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Les personnes souffrant de schizophrénie peuvent se rétablir de cette maladie "invisible"

Illustration de la schizophrénie. [DepositPhotos - Kubko]
Journée mondiale de la schizophrénie, l'Association neuchâteloise d'accueil et d'action psychiatrique ouvre ses portes: / Le 12h30 / 4 min. / le 18 mars 2024
Les personnes souffrant de schizophrénie peuvent apprendre à vivre avec cette maladie psychique, qui touche 1% de la population. En cette Journée mondiale de la schizophrénie, l'Association neuchâteloise d'accueil et de psychiatrie veut faire connaître ce trouble et le vécu des personnes concernées.

La schizophrénie se traduit par une perception perturbée de la réalité. Elle touche 1% de la population, sans distinction d'origine ou de classe sociale. Si les personnes qui en souffrent ne peuvent pas guérir à proprement parler, elles peuvent se rétablir.

>> Lire aussi : La schizophrénie, la vie dans une réalité altérée entre fascination et peur

Le rétablissement est une notion de plus en plus présente dans les hôpitaux psychiatriques, comme l'explique dans La Matinale Romuald Drozinsky, infirmier au centre neuchâtelois de psychiatrie. Il parle d'un "parcours de transformation", afin que les personnes souffrant de schizophrénie puissent vivre une vie "pleine de sens et riche d'expériences".

Paula Rollier est intervenante en psychiatrie sociale auprès de l'Association neuchâteloise d'accueil et de psychiatrie. Elle accompagne des personnes atteintes de schizophrénie, en se basant également sur le concept de rétablissement. "L'accent est mis sur le processus par lequel une personne parvient à mener une vie significative malgré la maladie", décrit Paula Rollier dans le 12h30. "On accompagne ces personnes dans des entretiens individuels et des groupes de parole ou simplement de l'accueil."

>> Voir aussi le 19h30 :

La schizophrénie en Suisse, un tabou qui entrave une meilleure prise en charge des personnes touchées par la pathologie
La schizophrénie en Suisse, un tabou qui entrave une meilleure prise en charge des personnes touchées par la pathologie / 19h30 / 2 min. / le 19 mars 2024

Apprendre à "surfer" sur la vague de la maladie

Stéphane Voisard, 53 ans, en avait 20 lorsqu'il a été diagnostiqué schizophrène. Il compare sa maladie à une grande vague. Il a failli se noyer, mais aujourd'hui, "j'ai appris à surfer dessus", témoigne-t-il dans La Matinale. Concrètement, cela signifie qu'il a appris à vivre avec la schizophrénie. Aujourd'hui, il mène différentes activités bénévoles, compose et joue de la musique, s'appuie sur des médicaments, mais aussi sa foi.

Pour que tout cela soit possible, une étape était essentielle: l'acceptation de la maladie, qui ne se voit pas. Mais la stigmatisation reste un gros problème pour celles et ceux qui souffrent de cette maladie ainsi que pour leur entourage. "On mélange les problèmes psychiques avec la folie et on mélange les abus psychologiques avec la paresse", estime Stéphane Voisard.

>> Ecouter le témoignage de Stéphane Voisard :

Stéphane Voisard a appris à vivre avec la schizophrénie. [RTS - Deborah Sohlbank]RTS - Deborah Sohlbank
Journée mondiale de la schizophrénie, une maladie qui touche 1% de la population / La Matinale / 2 min. / le 18 mars 2024

"Il y a encore beaucoup de tabous"

La schizophrénie est une maladie "invisible" encore très peu connue, estime Paula Rollier. "Il y a encore beaucoup de tabous. C'est important de visibiliser cette maladie", dit l'intervenante en psychiatrie sociale. 

Elle cite la peur que la personne soit dangereuse "alors que souvent les personnes se font plutôt du mal à elles-mêmes" et également le fait qu'on entende "très peu parler de cette maladie".

Sujets radio: Deborah Sohlbank et Guillaume Rey

Adaptation web: Julie Liardet

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