Les personnes souffrant de schizophrénie peuvent se rétablir de cette maladie "invisible"
La schizophrénie se traduit par une perception perturbée de la réalité. Elle touche 1% de la population, sans distinction d'origine ou de classe sociale. Si les personnes qui en souffrent ne peuvent pas guérir à proprement parler, elles peuvent se rétablir.
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Le rétablissement est une notion de plus en plus présente dans les hôpitaux psychiatriques, comme l'explique dans La Matinale Romuald Drozinsky, infirmier au centre neuchâtelois de psychiatrie. Il parle d'un "parcours de transformation", afin que les personnes souffrant de schizophrénie puissent vivre une vie "pleine de sens et riche d'expériences".
Paula Rollier est intervenante en psychiatrie sociale auprès de l'Association neuchâteloise d'accueil et de psychiatrie. Elle accompagne des personnes atteintes de schizophrénie, en se basant également sur le concept de rétablissement. "L'accent est mis sur le processus par lequel une personne parvient à mener une vie significative malgré la maladie", décrit Paula Rollier dans le 12h30. "On accompagne ces personnes dans des entretiens individuels et des groupes de parole ou simplement de l'accueil."
Apprendre à "surfer" sur la vague de la maladie
Stéphane Voisard, 53 ans, en avait 20 lorsqu'il a été diagnostiqué schizophrène. Il compare sa maladie à une grande vague. Il a failli se noyer, mais aujourd'hui, "j'ai appris à surfer dessus", témoigne-t-il dans La Matinale. Concrètement, cela signifie qu'il a appris à vivre avec la schizophrénie. Aujourd'hui, il mène différentes activités bénévoles, compose et joue de la musique, s'appuie sur des médicaments, mais aussi sa foi.
Pour que tout cela soit possible, une étape était essentielle: l'acceptation de la maladie, qui ne se voit pas. Mais la stigmatisation reste un gros problème pour celles et ceux qui souffrent de cette maladie ainsi que pour leur entourage. "On mélange les problèmes psychiques avec la folie et on mélange les abus psychologiques avec la paresse", estime Stéphane Voisard.
"Il y a encore beaucoup de tabous"
La schizophrénie est une maladie "invisible" encore très peu connue, estime Paula Rollier. "Il y a encore beaucoup de tabous. C'est important de visibiliser cette maladie", dit l'intervenante en psychiatrie sociale.
Elle cite la peur que la personne soit dangereuse "alors que souvent les personnes se font plutôt du mal à elles-mêmes" et également le fait qu'on entende "très peu parler de cette maladie".
Sujets radio: Deborah Sohlbank et Guillaume Rey
Adaptation web: Julie Liardet