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Les producteurs de patates tirent la sonnette d'alarme à cause de l'instabilité météorologique

Les tubercules cultivés en Suisse sont menacés par les conditions climatiques instables et un champignon tenace. [Keystone - Christian Beutler]
La culture de patate se porte mal à cause de l’instabilité climatique: interview de Sébastien Pasche / Forum / 5 min. / mercredi à 18:10
Cet été, les producteurs de pommes de terre, notamment en Suisse alémanique, sont confrontés à un défi majeur. Les périodes pluvieuses ont eu des conséquences notables sur leur production. Depuis plusieurs jours, une inquiétude grandissante se fait sentir.

"Les périodes pluvieuses et relativement fraîches que nous avons connues ont eu un impact conséquent sur la culture des pommes de terre. Le mildiou, principale maladie de cette culture, s’est propagé, affectant le développement des pommes de terre", déclare mercredi Sébastien Pasche, vice-président de l’Union suisse des producteurs de pommes de terre, dans l'émission de Forum de la RTS.

En raison du mildiou, la question qui inquiète le plus la profession est la suivante: les tubercules récoltés cet automne pourront-ils être conservés et passeront-ils l'hiver?

En début de saison, la région du Seeland, dans le canton de Berne, semblait être la plus touchée par les inondations. Cependant, au fil du temps, toutes les régions de Suisse ont connu des impacts.

La souveraineté alimentaire face au climat

Après le pain et les pâtes, les pommes de terre sont l’aliment le plus consommé en Suisse. Les producteurs s’efforcent de répondre à cette demande élevée, en fournissant en temps normal le 90% de la consommation du pays. En moyenne, annuellement, chaque habitant consomme près de 50 kilos de pommes de terre.

"Malheureusement, avec la problématique climatique que nous vivons actuellement, nous perdons progressivement la capacité de garantir la production nécessaire pour répondre aux besoins de la population", souligne Sébastien Pasche.

L’année dernière, la sécheresse était le principal défi, tandis que cette année, ce sont les pluies abondantes qui posent un problème. Sébastien Pasche explique qu’un climat sec est préférable: "Nous avons des moyens de pallier la sécheresse par de l’irrigation. Par contre, quand le ciel nous tombe sur la tête, il est très difficile d'y faire face. Nous ne pouvons pas simplement couvrir nos parcelles avec de grands parapluies".

Six semaines pour inverser la tendance

Il est toutefois encore trop tôt pour déterminer l’impact précis sur la qualité future des pommes de terre. Les tubercules ont encore environ six semaines pour pousser. "Mère nature est capable de faire des choses magnifiques et de tout récupérer tout d'un coup", souligne le vice-président de l’Union suisse des producteurs de pomme de terre.

Il est également prématuré de tirer des conclusions quant aux répercussions sur les prix. Cependant, si la récolte devait effectivement être moins abondante, cela pourrait potentiellement entraîner une hausse des prix.

Propos recueillis par Anne Fournier

Adaptation web: Miroslav Mares

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