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Les salaires élevés continuent d'augmenter et les plus bas souffrent, dénonce l'USS 

Les syndicats suisses réclament l'indexation des salaires. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
L’Union syndicale suisse demande un renchérissement des petits et moyens salaires contre l'inflation / Le 12h30 / 2 min. / le 29 avril 2024
La politique des revenus fait fausse route, a déploré l'Union syndicale suisse lundi à l'occasion de la publication de son rapport sur la répartition 2024. Alors que les plus hautes rémunérations continuent d'augmenter, les bas et moyens salaires souffrent, critique le syndicat.

Une fois les impôts et le loyer payés, les personnes à rémunération moyenne ou basse ont moins pour vivre aujourd’hui qu’en 2016, déplore l'Union syndicale suisse (USS). Dans son rapport qui examine la répartition des salaires, de la fortune et des charges fiscales en Suisse, elle parle d'une "décennie perdue".

Après 2021, 2022 et 2023, les salaires réels sont en baisse pour la quatrième année consécutive, a souligné la vice-présidente de l'USS, Vania Alleva. Celle qui est également présidente d'Unia a observé qu'il s'agit d'une situation inédite depuis la Seconde Guerre mondiale.

En parallèle, les plus riches voient pour leur part leur situation s'améliorer, selon l'étude de l'USS. En effet, les salaires élevés continuent de grimper, pendant que les cantons diminuent les impôts sur le revenu et la fortune pour les classes les plus aisées, dénonce le syndicat.

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Rendre justice

Selon l'USS, son étude est plus fiable que celle menée dans le même domaine par la Confédération, qui se base que sur un échantillon d'à peine 4000 ménages. L'organisation faîtière a, elle, examiné la situation de ménages-type en puisant dans une base de données comprenant au moins un million d'observations.

Les études analysant la situation de la population ont "une fâcheuse tendance à se fonder sur des moyennes" qui ne reflètent pas la réalité des différentes classes de population, a critiqué le président de l'USS Pierre-Yves Maillard. Avec son rapport, le syndicat essaie de "rendre justice à la réalité du pays", en montrant l'évolution du pouvoir d'achat par catégories fines de la population, selon le conseiller aux Etats vaudois.

Ce n'est pas le peuple qui a changé, mais la réalité dans laquelle il vit

Pierre-Yves Maillard, président de l'USS

Après que le peuple a accepté le 3 mars d'introduire une 13e rente AVS, certains commentaires étonnés suggéraient que le peuple avait changé, a déclaré Pierre-Yves Maillard. Or "ce n'est pas le peuple qui a changé, mais la réalité dans laquelle il vit". Malgré un travail intensif, la plupart des travailleurs ne peuvent rien mettre de côté, un constat ignoré par les nantis et celles et ceux qui dirigent le pays, a-t-il estimé.

Des recettes connues

Les solutions prônées par l'organisation syndicale ne sont pas nouvelles: tout d'abord, une hausse substantielle des bas et moyens revenus, une mesure économiquement viable, selon elle.

Ensuite, l'USS demande un plafonnement des primes maladie à 10% du revenu, comme le préconise l'initiative socialiste d'allégement des primes soumise à votation le 9 juin. Enfin, le syndicat s'oppose à la baisse prévue des impôts sur le revenu et la fortune, qui "améliorent encore la situation de personnes qui n'en ont pas besoin".

>> Lire aussi : Les salaires réels ont reculé en 2023 en Suisse pour la troisième année de suite

ats/boi

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