"Ces derniers mois, nous subissons beaucoup plus d'hostilité et de violence, et ce ouvertement, même en plein jour dans la rue", témoigne Anis Kaiser, responsable au sein du Transgender Network Switzerland (TGNS). Pour lui, ce climat hostile est directement lié à des articles de presse et des interventions politiques anti-trans.
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Action de sensibilisation sur la Place fédérale
Pour dénoncer ce climat de haine face aux LGBTIQ, 305 téléphones ont retenti vendredi sur la Place fédérale. L'action est organisée par plusieurs organisations faitières de la communauté à l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie.
"Derrière chaque téléphone et chaque message se cache une personne qui a dû subir un crime de haine anti-LGBTIQ au cours de l'année écoulée", rappelle Milo Käser, chef de projet de la LGBTIQ-Helpline. Et c'est sans compter les nombreux cas qui ne sont pas signalés (lire encadré).
Des mesures à tous les échelons
Les associations mettent en garde depuis de nombreuses années contre une augmentation des agressions. Elles demandent des mesures de la part de la Confédération, des cantons et des villes.
"Concrètement, nous demandons des mesures de prévention et de sensibilisation à grande échelle dans la société, des formations pour les autorités de poursuite pénale et les services d'aide aux victimes, ainsi qu'une protection adéquate contre la discrimination pour les personnes trans", énumère Muriel Waeger, codirectrice de l'Organisation suisse des lesbiennes (LOS).
Violences physiques dans 20% des cas
L'antenne de signalement recense depuis 2016 les violences anti-LGBTIQ. En 2020, elle a comptabilisé 61 cas, en 2021, 92 et en 2022, 134. Environ 70% des 305 cas signalés en 2023 concernaient des injures. Soixante-quatre personnes (21%) ont subi des violences physiques.
Près de la moitié des cas ont eu lieu dans le canton de Zurich (131 signalements). Berne est en deuxième place avec 36 cas, suivi des cantons de Saint-Gall (27), d'Argovie (22) et de Vaud (14). Quelque 40% des signalements ont été effectués par des personnes trans, et 15% des crimes de haine ont été dénoncés à la police.
Les crimes de haine ont des conséquences à long terme sur les personnes touchées, souligne le rapport annuel. Dans plus de deux tiers des signalements, des séquelles psychologiques ont été mentionnées.
Fabien Grenon avec les agences
Dénonciations difficiles
Si la loi suisse condamne depuis maintenant quatre ans le crime de haine ou la discrimination en raison de l'orientation sexuelle, les dénonciations officielles restent difficiles, comme en témoignait il y a deux semaines dans La Matinale Marius Diserens.
Un soir de mai 2022, il découvre être l'objet d'une vague de haine à son encontre sur le réseau social X. Il dépose plainte, mais n'est pas mis au courant de l'avancée de l'enquête. "Je trouve extrêmement choquant quand on se donne la peine d'aller porter plainte, un exercice très difficile, et qu'on doive encore faire les démarches pour suivre le dossier", témoignait-il sur les ondes de la RTS.
Et ses peines ne vont pas s'arrêter là. Marius Diserens a appris il y a deux semaines que sa plainte n’a pas été transmise au Ministère public vaudois, sans en être informé. Contactée par la RTS, la police cantonale s'est justifiée en disant avoir mené des investigations sans parvenir à identifier l'auteur des tweets. Mais elle admet que son processus de communication doit être amélioré.
Pas toujours compris par la police
Si Marius Diserens est déterminé à aller jusqu’au bout de ce qui est possible de faire, ce n'est pas le cas de tout le monde, comme l'expliquait il y a deux semaines au micro de La Matinale Gaé Colussi, responsable pour la Suisse romande chez PinkCross, l’une des associations qui gère la Helpline LGBTQIA+. Comme il l'explique, beaucoup de personnes qui appellent ont eu une mauvaise expérience avec la police.
"On a des questions de mégenrage par exemple, notamment pour toutes les personnes trans ou non-binaires. Et ce, avec la complexité pour la police de gérer la partie officielle liée à un papier d'identité ne correspondant peut-être pas à un éventuel prénom d'usage ou à un pronom d'usage. Il y a également des questions de minimisation de ce qu'il s'est passé. Sans compter que les personnes ne sont pas toujours crues par la police. Il y a une sorte de loterie sur qui on tombe."
Mais la situation est en train de s'améliorer, poursuit-il. "De plus en plus de de polices cantonales et municipales se forment à ces questions. C'est lent, mais ça va dans la bonne direction."
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Bilan "positif" pour la lutte contre les discriminations en Valais
Une consultation pour les personnes LGBTIQ+ nécessitant un accompagnement social a été ouverte à l'automne 2022 dans le Valais francophone. L'année suivante, cinquante-trois consultations ont été menées; elles avaient trait principalement "à la santé mentale, à l'identité de genre et à la migration", précise l'Etat du Valais vendredi dans un communiqué.
Une consultation similaire a ouvert dans le Haut-Valais en juillet 2023. Jusqu'ici, elle a accueilli "treize personnes ou proches, dont cinq mineurs accompagnés de leurs parents".
Quant aux deux journées cantonales de sensibilisation et de formation pour les réseaux professionnels, elles "ont réuni, à chaque fois, plus de 120 personnes", relève le canton. En 2022, le thème central était l'accueil des personnes LGBTIQ+ dans les milieux socio-sanitaires et éducatifs, en 2023 les prises en charge médicales.
Où trouver de l'aide?
Sur internet:
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Pour la promotion de la santé mentale dans les cantons latins: santépsy.ch
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Pour les enfants et les personnes adolescentes: ciao.ch
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Pour les 18-25 ans: ontécoute.ch
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Pour la prévention du suicide des jeunes: stopsuicide.ch
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Le Groupe Romand de Prévention du Suicide: preventionsuicide-romandie.ch
Par téléphone:
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147: Pro Juventute – Ecoute et conseils pour les jeunes (147.ch)
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143: La Main Tendue – Ecoute et conseils pour les adultes (143.ch)
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144: Ambulances – Urgences