Cette hausse concerne à la fois les absences de courte durée que celles de longue durée. Claire Bauduin, spécialiste en gestion de la santé en entreprise au sein du Groupe mutuel, indique que les entreprises doivent également faire face de plus en plus souvent à des "absences perlées". "Il s'agit d'absences très courtes, qui vont durer entre un et trois jours et qui vont se répéter sur une année", explique-t-elle dans La Matinale de la RTS.
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Les prises de congé en raison d'affections psychiques, telles que la dépression, les troubles anxieux, la bipolarité ou encore les addictions, durent quant à elles, dans la majorité des cas, "plusieurs mois, voire plusieurs années". La hausse de ce type d'absences est particulièrement marquée, surtout depuis la crise du Covid.
Plusieurs hypothèses
Cette situation reste en partie inexpliquée. L'Office fédéral de la statistique (OFS) se contentant de publier des chiffres bruts, les experts en sont donc réduits à faire des hypothèses. Certains évoquent un changement sociétal: depuis la pandémie de Covid-19, nous sommes devenus plus attentifs à notre santé et notre bien-être. Le monde dans lequel nous évoluons est également de plus en plus anxiogène, ce qui fragilise notre santé mentale.
Pour d'autres experts, l'explication est plutôt à chercher dans les conditions de travail, qui se détériorent. "La plupart des indicateurs par rapport aux conditions de travail, notamment pour les aspects de risques psychosociaux, sont dans le rouge et ne cessent d'augmenter", observe Peggy Krief, médecin du travail au Département santé, travail et environnement d'Unisanté.
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Prise de conscience
Chaque année, les absences perlées et de longue durée engendrent des coûts de près de 7 milliards de francs pour les employeurs et les assurances. Il est donc nécessaire que les entreprises "puissent prendre conscience de l'importance de prévenir ces risques professionnels", estime Peggy Krief, qui précise que des spécialistes de la santé et de la sécurité au travail peuvent être mandatés.
Pour Claire Bauduin, si la hausse de ces absences "amène à une réelle prise de conscience du côté des employeurs", certains se sentent cependant parfois démunis et ne savent pas comment gérer la situation. Elle recommande donc aux entreprises de commencer par être à l'écoute de leurs employés. "Il faut permettre à ses employés d'exprimer les difficultés qu'ils rencontrent dans leur travail et co-construire avec eux des solutions concrètes et adaptées à leurs besoins", dit-elle.
Sujet radio: Cléa Favre
Adaptation web: edel