La semaine dernière a été marquée par le froid et plusieurs nuits de gel. Des gelées au printemps, c’est courant, entre "avril ne te découvre pas d'un fil" et les Saints de glace. Le hic, cette année, c'est qu'il a fait particulièrement chaud dans les premiers mois. Et ça, ce n'est pas normal. Qu'est-ce qui explique ces variations de températures et quels sont leurs impacts sur la nature, l’économie et nos vies?
El Niño, La Niña
Ces records ne sont pas nouveaux. Ces dernières années, ils ne cessent d’être explosés. Une accélération due au dérèglement climatique et amplifiée par le phénomène El Niño. Les spécialistes prévoient que l'épisode actuel de cette inversion cyclique des courants dans l’océan Pacifique pourrait cesser cet été.
Il faudra voir un peu plus tard cette année pour comprendre quelle hypothèse sera la bonne. Soit l'on passe vers un épisode neutre, qui n'aura pas d'effet refroidissant sur le climat, soit on passe directement vers une phase "La Niña", qui elle aurait un effet refroidissant
Quelle que soit la réponse, cette oscillation va s’additionner à une autre courbe qui ne cesse de grimper, celle du réchauffement, causé par l'accumulation de CO2 dans l'atmosphère. Sa concentration bat des records chaque année et les efforts pour la réduire sont insuffisants.
Stress thermique
L'année 2023 est aussi celle qui aura compté le plus de jours de stress thermique extrêmes. Ce sont ces moments où le corps ne parvient plus à se réguler. Or, on le sait, une exposition prolongée à ce stress augmente le risque de maladies. La chaleur a aussi des conséquences sur notre santé mentale, comme l'expliquait Philippe Conus, chef du service de psychiatrie générale CHUV, dans La Matinale du 22 août dernier. ''On constate qu'il y a plus de demande aux urgences, plus d’hospitalisations. Une recherche récente a montré que, depuis les années 1940, les conflits entre les divers pays augmentent en fonction de la température. Il y a un lien entre la température et l’irritabilité.''
D’un point de vue économique, l’Organisation Internationale du travail (OIT) estime que la chaleur pourrait entraîner une perte de productivité équivalente à 80 millions d’emplois.
Et vous dans tout ça ?
Ces extrêmes incarnent ce que les scientifiques martèlent depuis des années: les efforts ne suffisent pas à maintenir le réchauffement global en dessous de + 1,5 degré. Ces épisodes météorologiques extrêmes vont être amenés à se répéter avec des conséquences en termes de santé et d’économie. A titre d’exemple, plus de 500 millions de personnes supplémentaires se retrouveraient en insécurité alimentaire modérée ou grave d'ici le milieu du siècle.
Claire Burgy
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