Les Suisses et Suissesses aiment de plus en plus pédaler, mais la Confédération veut les pousser encore plus loin. Alors qu'en 2021 en Suisse, les cyclistes ont déjà parcouru 2,7 milliards de kilomètres, ce chiffre devrait doubler d'ici à 2035 pour atteindre les 5,3 milliards de kilomètres si la feuille de route des autorités est respectée.
Mais qui va alors payer pour développer ce "réseau d’infrastructures cyclables continues, sûres et attrayantes", par ailleurs déjà inscrit dans la nouvelle loi fédérale entrée en vigueur en janvier 2023?
Aux cyclistes de payer?
Une des pistes envisagées est la création d'une taxe financée directement par les cyclistes, a appris Blick, qui a consulté une étude lancée par l'Office fédéral des routes (OFROU) cet automne.
Les cyclistes rapportent énormément d'argent à la collectivité. On ne le voit pas, mais c'est le cas
L'OFROU, chapeauté par le département d'Albert Rösti, cherche ainsi à trouver des modèles "pour un financement des infrastructures cyclables plus conforme au principe de causalité". Mais pour l'instant, l'autorité se montre très prudente. Elle affirme au média que les résultats de cette étude ne représentent aucunement une "déclaration d'intention" de la Confédération.
Après le refus, dimanche dernier, des extensions autoroutières par le peuple suisse, l'addition reste pourtant en travers de la gorge de certains. Actuellement, ce sont en large majorité les automobilistes qui financent les routes – et le développement conjoint des voies cyclables – via l'impôt sur les huiles minérales, la vignette et la taxe sur les véhicules à moteur.
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Pour Xavier de Haller (PLR/VD), qui s'exprimait dans Forum, une participation financière des cyclistes, "même dans une proportion modeste", paraît donc tout à fait logique. Le principe de "l'utilisateur-payeur" concerne d'ailleurs déjà les automobilistes et les utilisateurs de transports en commun, souligne le président de la section vaudoise de l'Automobile club de Suisse (ACS).
Cyclistes en meilleure santé
En roulant vert, les amateurs de la petite reine paient déjà bien assez de leur personne, estime au contraire Louise Trottet (Les Vert-e-s/GE). "Les cyclistes rapportent énormément d'argent à la collectivité"; ils ont "15% d'arrêt maladie en moins au travail", avance la députée, citant un rapport français.
La membre de Pro Vélo Genève juge qu'une taxe induirait aussi son lot "d'absurdités", comme le sort des enfants qui font du vélo. "Est-ce qu'on va les taxer aussi?", s'interroge-t-elle, avant de mentionner le fait que de nombreux propriétaires de vélo ont déjà une voiture et qu'ils sont par conséquent déjà taxés.
Propos recueillis par Valentin Emery et Renaud Malik
Adaptation web: Doreen Enssle