Selon une analyse génétique dévoilée par le Blick, onze loups sur les vingt-sept abattus l'hiver dernier en Valais n'appartenaient pas aux meutes qui étaient ciblées. Selon Nicolas Bourquin, chef du Service de la chasse, de la pêche et de la faune en Valais, ces "erreurs" font partie du jeu.
"Cela fait en tout cas partie du cadre légal", explique-t-il au micro de Forum mardi. "C'est-à-dire qu'au moment du tir, il est impossible de déterminer précisément quel loup est abattu, quand bien même il se trouve dans le périmètre autorisé."
Identification précise impossible au moment du tir
À moins qu’un loup présente une caractéristique spécifique, comme une couleur particulière, les gardes-faune, qui interviennent majoritairement de nuit avec des caméras thermiques, ne disposent pas des détails qu’offrirait une autopsie, poursuit-il. "De plus, aucun test ADN n’est disponible sur le terrain, rendant impossible l’identification précise." C'est pourquoi, tout loup présent dans le périmètre de tir autorisé peut être tué, comme le prévoit la loi.
Au vu de ces loups abattus par erreur – des "dommages collatéraux" des mesures de régulation – ces dernières sont-elles vraiment efficaces? Pour le chef du Service de la chasse, de la pêche et de la faune en Valais, il est encore un peu tôt pour le dire, car un seul exercice a été mené jusque-là. "On est en train de faire un deuxième exercice maintenant jusqu'au 31 janvier, avec la régulation 2024-2025", souligne-t-il, précisant que les chiffres des dégâts sont publiés chaque semaine sur le site du service.
"À ce jour, environ 70 moutons de moins ont été tués par le loup par rapport à l'année précédente, où le total était de 401, contre 331 à ce jour", détaille-t-il. Toutefois, il souligne que ces chiffres ne permettent pas de conclure sur l'efficacité des tirs, car plusieurs variables entrent en jeu, tels que la diminution du nombre de moutons estimés cette année et le déplacement du gibier, notamment les ongulés. Il ajoute que, pour obtenir des conclusions définitives, il faudra attendre plusieurs années et analyser ces éléments sous un angle multifactoriel.
Propos recueillis par Thibaut Schaller
Texte pour le web: Fabien Grenon