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Manifeste du secteur de l'immobilier suisse pour plus de logements

Manifeste du secteur de l'immobilier suisse pour plus de logements. [Keystone - Christian Beutler]
Manifeste du secteur de l'immobilier suisse pour plus de logements / Le Journal horaire / 20 sec. / le 20 juin 2024
Réunis sous la bannière récemment créée de l'Union pour le logement, des politiciens et politiciennes associés au secteur de l'immobilier lancent un manifeste pour davantage de logements. Mieux utiliser l'espace existant et moins de bureaucratie en sont les deux piliers.

"La pénurie de logements est l'un des plus grands sujets de préoccupation en Suisse", a insisté Hans Egloff, président de l'Association suisse des propriétaires fonciers (HEV Suisse) jeudi devant les médias à Berne. Il faudrait jusqu'à 50'000 logements de plus par an face à la croissance de la population et des petits ménages, à l'immigration et aux besoins de surface habitable par personne.

En parallèle, depuis 2016, le nombre de permis de construire délivrés pour de nouvelles constructions a diminué de plus de 30%. Cette pénurie affecte non seulement les grandes villes comme Zurich, Bâle, Berne, Genève ou Lausanne mais aussi des villes moyennes, les agglomérations et les stations touristiques.

Face à l'urgence, les milieux de l'immobilier ont créé l'Union pour le logement. Parmi les membres fondateurs figurent des représentants des propriétaires, de la construction ou de l’économie immobilière: ils s'engagent à trouver des "solutions pragmatiques", qui passent par la simplification des procédures pour la construction de nouveaux logements et un allègement des normes.

Mesures concrètes

Les mesures les plus efficaces pour augmenter le nombre de logements sont une meilleure utilisation des surfaces résidentielles et immobilières existantes et la densification des zones résidentielles existantes, affirme la conseillère aux Etats Brigitte Häberli-Koller (Centre/TG), vice-présidente de HEV Suisse.

Concrètement, la rénovation d'immeubles d'habitation anciens permettrait de transformer de grands appartements sous-occupés en plusieurs petits appartements. Cela permettrait par exemple à des personnes de libérer leur appartement familial vers un logement plus petit et moins cher après le départ des enfants, illustre Brigitte Häberli-Koller.

Dynamiser l'offre passe aussi par la transformation des immeubles de bureaux existants en logements - le télétravail aidant. Il s'agit encore de faciliter la surélévation des bâtiments existants, en assouplissant les règlements de construction et de zone au niveau communal et cantonal.

Moins de règlementation

Le manifeste insiste sur le besoin d’alléger la réglementation et les procédures dans la construction, explique Olivier Feller, conseiller national (PLR/VD) et secrétaire général de la Fédération romande immobilière. Les procédures de planification et d'autorisation de construire sont toujours plus complexes, coûteuses et surtout longues: au final, les ménages en paient le prix.

Dans le canton de Vaud, la durée médiane du processus est passée en dix ans de 21 à 32 mois selon une étude officielle, argumente Olivier Feller. Il exhorte à tabler sur la numérisation pour accélérer les procédures ou encore à introduire des sanctions financières pour les oppositions abusives aux projets de construction.

Il faut des incitations ciblées pour encourager les investissements privés dans le logement locatif ou en propriété plutôt que des entraves règlementaires, renchérit la conseillère nationale Nicole Barandun (Centre/ZH), présidente de l'Union des arts et métiers de la ville de Zurich. Les propriétaires privés sont l'épine dorsale du marché du logement, souligne-t-elle.

ats/miro

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