Depuis quelques semaines, les Jeunes UDC sont confrontés à des accusations de connivence avec l'extrême droite, à l'intérieur comme à l'extérieur du parti. Plusieurs sections ont pris position pour se distancier de toute forme d'extrémisme, également en Suisse romande.
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Il est notamment reproché à Sarah Regez, la tête pensante des Jeunes UDC Suisse, d'avoir participé à une réunion avec l’Autrichien d’extrême droite Martin Sellner, interdit d’entrée en Allemagne, et des membres de Junge Tat, groupe d’extrême droite suisse surveillé par le Service de renseignement de la Confédération (SRC).
Martin Sellner défend notamment le concept de "remigration" pour les Allemands d'origine étrangère jugés indésirables vers un "Etat modèle" en Afrique du Nord - une thèse présentée aux cadres du parti Alternative für Deutschland (AfD).
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"Non, je ne tolère évidemment pas (qu'une UDC rencontre un homme qui a tagué des croix gammées sur des synagogues). On ne peut pas apposer ces tags sur quoi que ce soit, ni assumer des propos nazis", soutient-il sur le plateau de la RTS dimanche soir.
Pour autant, le chef de parti ne prend pas position sur la question de la démission de la présidente des Jeunes UDC. Il leur appartient "de régler cette question" et "ils sont en train de le faire", précise Marcel Dettling.
"Des lignes rouges"
"C'est à la politique maintenant d'agir pour qu'il n'y ait pas d'extrémisme", affirme-t-il encore. Le Schwytzois précise que l'UDC a bel et bien "des lignes rouges", qui concernent "l'extrémisme de droite et de gauche".
Marcel Dettling tacle aussi les "politiques" en Suisse sur les dernières statistiques de la criminalité, pour exiger l'application de l'initiative de l'UDC "Sur les étrangers criminels" (adoptée par le peuple en 2010, ndlr.)
"Renforcer" l'UDC en Suisse romande
En Suisse romande, avec 19,7% des voix, l'UDC n'a pas atteint lors des dernières élections les scores obtenus au niveau national (27%), ce que Marcel Dettling explique par le fait que son parti y soit installé depuis moins longtemps. "Il faut nous donner le temps pour faire entendre notre positionnement", justifie-t-il. "Marco Chiesa a déjà fait bouger les choses."
Le nouveau président de l'UDC explique encore qu'il compte s'appuyer sur sa nouvelle équipe pour faire mieux de l'autre côté de la barrière de rösti. Et tabler sur des thématiques chères aux Romands. "Les sujets comme la liberté et l'indépendance sont importants en Suisse romande", estime-t-il.
Enfin, Marcel Dettling dit souhaiter solliciter davantage l'avis du peuple. Pour cela, il en appelle aux initiatives. "Nous voulons des majorités. Si ça ne marche pas au Parlement, on le fera avec le peuple", affirme-t-il.
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Propos recueillis par Jennifer Covo
Adaptation web: juma
"Il faut investir dans la sécurité de notre pays"
Interrogé sur la situation au Proche-Orient, Marcel Dettling assure qu'il était impératif que la Suisse investisse dans sa propre sécurité et conserve sa neutralité pour faire face à d'éventuelles menaces.
"Je crois que la Suisse a bien fait d'investir dans la sécurité pour avoir une armée bien équipée" en cas d'attaque, lance-t-il. "Nous devons (...) préserver la neutralité" mais elle "doit "être armée pour que nos adversaires sachent que nous pouvons nous défendre."
Pour le chef de l'UDC, l'indépendance de la Suisse est primordiale.
"Nous devons rester totalement indépendants, autonomes. On ne sait jamais qui peut être l'adversaire (...) donc, il faut investir dans la sécurité dans notre propre pays", insiste-t-il.