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Mujinga Kambundji: "Je n'en ai pas du tout fini avec le sport"

#Helvetica: Mujinga Kambundji, athlète
#Helvetica: Mujinga Kambundji, athlète / #Helvetica / 19 min. / le 7 septembre 2024
Près d'un mois après le clap de fin des Jeux olympiques de Paris, la sprinteuse Mujinga Kambundji est revenue sur les moments phares de sa carrière lors d'une interview pour Helvetica au Letzigrund de Zurich, lieu symbolique de son ascension.

"Le Letzigrund est un stade très spécial pour moi", sourit la sprinteuse de 32 ans. "J’y ai gagné mes premiers titres de championne de Suisse à 17 ans. C’est toujours un plaisir de revenir ici chaque année."

Être qualifiée de "star du sprint suisse" est également une grande fierté pour la Bernoise, d'autant plus que la discipline a beaucoup évolué au cours des quinze dernières années. "Ce n'était pas une discipline dans laquelle la Suisse excellait particulièrement. Aujourd'hui, le niveau est devenu très élevé, même chez les jeunes. C'est très agréable à voir, et cela me rend très fière."

Quel souvenir des JO?

La Suissesse se remémore également l'époque où elle était "de l'autre côté". "Quand je vois comment les enfants me regardent avec des yeux qui brillent, cela me rappelle des souvenirs. C'est aussi très sympa de voir tous ces jeunes qui adorent le sport, qui me regardent à la télé et qui disent vouloir un jour courir vite comme moi."

Des athlètes plus âgées ont montré qu’il était possible d’améliorer sa performance malgré l’âge. J’espère avoir cette chance

Mujinga Kambundji, athlète suisse spécialiste du sprint

Mujinga Kambundji garde un souvenir particulièrement marquant du stade des JO de Paris. "Il était vraiment magnifique. J'ai eu la chance d'y courir plusieurs fois. Je ne pensais pas que ce serait plein chaque jour, même le matin. Et puis cette ambiance, c'était incroyable", se remémore-t-elle.

Même si elle n'a pas obtenu de médaille lors de ces jeux, la sprinteuse se dit extrêmement fière de son 100 m, où elle a terminé 6e. "En comparaison avec les autres championnats du monde, les Jeux olympiques ont une signification particulière, ils ont quelque chose de mythique", se réjouit-elle.

>> Relire : Mujinga Kambundji termine 6e du 100m

Une famille présente à toute épreuve

A 32 ans, la Bernoise qui s'entraîne six jours par semaine n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. Elle ambitionne de participer aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028, lors desquels elle sera âgée de 36 ans. Un âge qui ne représente pas un frein pour la sprinteuse, au contraire. "Je n'ai pas du tout l'impression d'en avoir fini avec le sport", confie-t-elle. "Des athlètes plus âgées comme Shelly-Ann Fraser-Pryce ont montré qu’il était possible d’améliorer sa performance avec l’âge. J’espère avoir cette chance."

Si l'athlète a connu des échecs comme en 2014 lors de sa disqualification du relais féminin du 4x100m aux championnats d'Europe ou cinq ans plus tard lorsqu'elle a raté de peu la finale du 100m aux championnats du monde, elle considère ces épreuves comme faisant partie intégrante de sa carrière et de son histoire personnelle.

Mujinga Kambundji peut également compter sur le précieux soutien de sa famille, qui l'accompagne à chaque compétition. "Au début, c'était surtout rassurant de savoir qu'ils étaient là, dans le stade, même sans les voir (...) Avec eux, je ne suis plus l'athlète, je suis juste Mujinga, la fille ou la nièce. On ne me juge pas sur mes performances, mais pour qui je suis", sourit-elle.

Propos recueillis par Jennifer Covo

Article web: Hélène Krähenbühl

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