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Nouvel épisode dans le débat sur les investissements dans le rail

Les CFF démentent être opposés "à la surenchère" de projets d’extensions ferroviaires
Les CFF démentent être opposés "à la surenchère" de projets d’extensions ferroviaires / Forum / 3 min. / le 19 août 2024
La Suisse prévoit-elle des gares et des tunnels ferroviaires inutiles? L'une des controverses de l'été vient de rebondir dans la presse. "Même les CFF critiquent la surenchère de projets", écrivent les journaux de Tamedia. La compagnie, elle, dément.

Au cœur de ce débat se trouvent des projets d'extension du réseau ferroviaire, que le Parlement a acceptés en février. Parmi eux figurent le tunnel entre Morges et Perroy, le doublement complet du tunnel de base du Lötschberg, des aménagements à Genève ou encore une gare en banlieue de Zurich.

Tous font partie du paquet "Rail 2050", élaboré par l'administration et le gouvernement et auquel le Parlement a rajouté environ 7 milliards de francs d'investissements.

Un ex-patron critique

L'ancien patron des CFF Benedikt Weibel a été le premier à s'insurger publiquement contre ces projets. En juin, il a dénoncé une "folie" dépensière, exigeant l'arrêt de ces aménagements.

A ses yeux, leur nécessité n'est pas prouvée et leur concept n'est pas abouti. Plus largement, le rail suisse ferait selon lui fausse route. Plutôt qu'agrandir le réseau et générer toujours plus de coûts d'entretien, il faudrait améliorer l'efficacité du rail et son utilité pour les usagers et usagères.

>> A relire : Réservations difficiles et ponctualité incertaine, l'offre en trains de nuit peine à répondre à la demande

Un débat entre poids lourds de la mobilité

Ces critiques ont déclenché une passe d'arme médiatique entre d'importants acteurs des transports publics.

Peter Füglistaler, le directeur de l'Office fédéral des transports sur le départ, accuse Benedikt Weibel de se tromper complètement. D'après lui, les extensions décidées au niveau politique sont finançables et nécessaires.

Le conseiller fédéral Albert Rösti a également pris position. Lundi matin dans La Matinale, le ministre des Transports a assuré que le nécessaire est également fait pour entretenir le réseau.

>> L'interview d'Albert Rösti dans La Matinale :

L'invité de La Matinale - Albert Rösti, conseiller fédéral contre l’initiative biodiversité
L'invité de La Matinale - Albert Rösti, conseiller fédéral contre l’initiative biodiversité / La Matinale / 12 min. / le 19 août 2024

Des aménagements "nécessaires", d'après les CFF

Qu'en disent les CFF? Un article publié dans la SonntagsZeitung et repris lundi dans les titres romands du groupe Tamedia laisse croire que les CFF seraient sur la ligne de leur ancien directeur. Autrement dit, la compagnie serait très sceptique vis-à-vis des projets décidés par le Parlement.

Mais l'ex-régie fédérale a démenti dans la foulée. "Plusieurs articles donnent la fausse impression que les CFF sont opposés à des projets d'extension de 7 milliards de francs. Le fait est que les CFF considèrent que des aménagements sont absolument nécessaires pour assurer le trafic ferroviaire à l'avenir", a-t-elle écrit lundi sur X.

L'entreprise souhaiterait certes recentrer la discussion sur l'utilité de l'offre et les avantages pour la clientèle, plutôt que sur les infrastructures. Mais elle se défend de toute opposition aux décisions du Parlement.

Un débat qui devrait se poursuivre

Les CFF ont refusé les demandes d'interview de la RTS à propos de cette controverse. Leur présidente, Monika Ribar, a néanmoins soutenu la semaine passée dans la NZZ qu'il fallait changer de mentalité. Selon elle, la Suisse a dépensé des milliards ces dernières années pour gagner quelques minutes de trajet.

Le débat sur l'utilité des agrandissements et les coûts d'exploitation devrait continuer. Pas forcément sur les 7,8 milliards, déjà validés, mais sur le prochain paquet prévu pour 2026.

Sujet radio: Etienne Kocher

Adaptation web: ami

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