Obligatoire depuis 1994, le port de la ceinture à l'arrière de la voiture a fait ses preuves
Selon le BPA, 96% des conducteurs de voitures, 95% des passagers avant et 92% des passagers arrière utilisent aujourd'hui la ceinture de sécurité. On ne constate que de faibles différences entre les régions. A titre de comparaison, en 2000, la ceinture de sécurité était nettement moins utilisée: 77% des conducteurs et 32% des passagers arrière la portaient.
Selon le BPA, le port de la ceinture a permis d'éviter plus de 5700 blessés graves et environ 650 décès dans des accidents de la route en Suisse au cours des dix dernières années. Cela montre à quel point les mesures de sécurité routière obligatoires peuvent être efficaces.
Les derniers chiffres de l'OFS confirment l'efficacité de la ceinture de sécurité. En 2023, sur les occupants de voitures impliqués dans des accidents alors que leur ceinture n'était pas attachée, 6,6% ont été tués, 20,3% ont été grièvement blessés et 73% légèrement. En revanche, parmi les personnes attachées lors d'accidents, seulement 0,5% d'entre elles sont décédées, tandis que 8% ont été grièvement blessées et 91,5% légèrement.
Dans l'ensemble, le nombre d'occupants de voitures de tourisme ayant perdu la vie ou subi de graves blessures sur les routes suisses a fortement diminué en trois décennies. Et ce, malgré la hausse du trafic.
En 1992, les victimes décédées étaient ainsi au nombre de 430; en 2023, on en dénombrait 75. Outre la ceinture, d'autres facteurs ont contribué à cette réduction, par exemple l'amélioration de la sécurité des véhicules ou la répression de l'alcool au volant.
Résistance lors de l'introduction
L'obligation de porter la ceinture de sécurité est arrivée plus tard en Suisse que dans d'autres pays, parfois avec une forte résistance. Elle a été introduite en juillet 1981 après une votation populaire acceptée de justesse. Au début, elle ne s'appliquait qu'à l'avant des voitures, les passagers arrière ne devant s'attacher que depuis 1994.
Lors de la votation du 30 novembre 1980, l'obligation de porter la ceinture de sécurité n'a été acceptée qu'à 51,6%. Un large Röstigraben a été observé: alors que Zurich et Bâle-Ville ont accepté le projet à plus de 70%, il a été massivement rejeté dans tous les cantons romands et au Tessin.
La réglementation a été décriée par les opposants comme paternaliste et privative de liberté. Le pourcentage de "non" a atteint près de 73% dans le canton de Vaud, 82% à Genève, plus de 85% dans le Jura et plus de 86% en Valais.
Les opposants avaient déjà été actifs auparavant: en 1976, lorsque le Conseil fédéral a voulu pour la première fois imposer le port de la ceinture de sécurité, un Valaisan qui refusait la mesure a porté son cas jusqu'au Tribunal fédéral. Celui-ci a finalement renversé la décision du Conseil fédéral en septembre 1977.
ats/ami