Pierre-Yves Maillard continue de dire non aux nouveaux accords bilatéraux avec l'Union européenne
Les nouvelles négociations bilatérales, dites bilatérales III, ont officiellement démarré en décembre 2023 sous l’égide du Conseil fédéral. Jugées cruciales par les milieux économiques, elles peinent, pour l’heure, à convaincre la gauche syndicale.
Dans l’émission Temps Présent qui dresse son portrait, Pierre-Yves Maillard détaille sa position. "En l’état, il n’y aura pas de soutien syndical à ce projet, dit le patron de l’USS. Mieux vaut le statu quo qu’un mauvais accord". Le socialiste redoute notamment des libéralisations dans l’électricité, le rail et le marché du travail.
Selon ses adversaires toutefois, le "non" du président de l’USS est tactique. Il essaierait d’obtenir auprès des milieux économiques une large extension des conventions collectives de travail. "Il est prêt à jouer une politique de la terre brûlée en exigeant des compensations qui n’ont pas de lien avec le dossier européen, déclare Philippe Nantermod, conseiller national PLR valaisan. On a même entendu parler de salaire minimum, ce qui n’a rien à voir avec les accords bilatéraux", ajoute-t-il.
Un rapprochement de circonstance avec Christoph Blocher?
Il n’empêche, l’issue des négociations dépendra de Pierre-Yves Maillard et des syndicats. Car s’il s’ajoute au refus souverainiste de l’UDC, un "non" de l’USS enterrerait très probablement les chances de succès des bilatérales III devant le peuple. Une alliance de circonstance entre la gauche syndicale et l’UDC qui ne déplairait pas à Christoph Blocher, lui aussi interrogé par l’équipe de Temps Présent: "Il faut réunir les personnes qui ont le même but, pas celles qui ont les mêmes arguments, déclare l’ancien conseiller fédéral UDC zurichois. Alors si Maillard voulait enfin dire non à ce projet, ça serait bien car c’est une personne qui est populaire en Suisse romande", analyse-t-il.
La figure tutélaire de l’UDC avait d’ailleurs invité Pierre-Yves Maillard en janvier dernier lors de la fête de la section zurichoise du parti à l’Albisguetli et reconnaît dans le reportage de Temps Présent qu’il l’avait fait dans l’optique d’un rapprochement sur la question européenne.
François Roulet