Plaintes contre la politicienne zurichoise Sanija Ameti après des tirs sur une image de Jésus et Marie
Le Blick a révélé dimanche les images publiées par Sanija Ameti sur Instagram. Les images montraient la politicienne zurichoise avec un pistolet lors d'un entraînement au tir, ainsi qu'une représentation de Marie et Jésus criblée de balles.
Selon Sanija Ameti, l'image provenait d'un catalogue d'une maison de vente aux enchères. Il s'agit de "La Madone à l'Enfant et l'Archange Michel", un tableau réalisé vers 1375 par le peintre italien Tommaso del Mazzo qui doit être vendu aux enchères le 20 septembre
La politicienne de 32 ans a réagi et a effacé les images après avoir pris conscience de leur contenu religieux, a-t-elle écrit sur X. Elle a également demandé pardon.
Demande d'exclusion des Vert'libéraux
Toutefois, à la suite des nombreuses critiques, Sanija Ameti a démissionné de la direction et du comité directeur des Vert'libéraux zurichois.
Le PVL Suisse a lui pris note que Sanija Ameti s'est déclarée prête à démissionner de la direction de la section zurichoise du PVL. Il souhaiterait toutefois qu'elle renonce également à son affiliation au parti.
Le PVL Suisse explique qu'il n'attend pas de savoir si la politicienne zurichoise quitte le parti de son propre chef ou non. Il demande aux instances compétentes d'exclure Sanija Ameti du parti. La Zurichoise "a porté atteinte à la réputation" des Vert'libéraux, écrit le PVL Suisse, qui veut "éviter d'autres dommages".
Plainte des Jeunes UDC
Les Jeunes UDC ont pour leur part déposé une plainte pénale pour violation de la liberté de croyance et de culte, ont-ils indiqué dans un communiqué. Nicolas Rimoldi, fondateur du mouvement antivax "Mass-Voll", a également annoncé qu'il allait porter plainte.
L'UDC a aussi déposé une question au Parlement cantonal bernois, car Sanija Ameti travaille comme doctorante à l'Université de Berne.
Le mouvement Opération Libero, dont la policitienne est coprésidente, s'est lui aussi distancié lundi de l'action de Sanija Ameti. Il précise toutefois qu'il l'apprécie "en tant que politicienne, coprésidente et amie".
Les membres de la Conférence des évêques suisses "déplorent vivement ce comportement inadmissible. Même en dehors de la représentation religieuse de la vierge Marie et de Jésus - que cette image montre très clairement - l'utiliser comme support pour effectuer des tirs avec une arme à feu est d'une violence et d'un irrespect total envers la personne humaine", écrit la CES dans un communiqué.
Pétition de soutien
Plus de 2000 personnes ont en revanche signé une pétition pour dénoncer les attaques dont est victime Sanija Ameti. Malgré ses excuses, l'élue zurichoise a en effet perdu son emploi et a été placée sous protection policière suite à des menaces de mort et de viol.
La conseillère nationale socialiste bernoise Tamara Funiciello, voyant "la manière dont la vie d'une jeune femme a été détruite en moins de 48h heures", a également signé la pétition. Si elle estime que Sanija Ameti a fait une "grave erreur" et qu'il devrait y avoir des conséquences, elle juge celles-ci disproportionnées.
"Je ne veux pas vivre dans une société où l'on tire avec un fusil sur une image d'une femme avec son enfant, mais d'un autre côté, je ne veux pas vivre non plus dans une société où l'on menace de mort les personnes qui font des erreurs", affirme-t-elle dans l'émission Forum.
Tamara Funiciello dénonce également une forme d'hypocrisie de la part de certains détracteurs de Sanija Ameti. "Les personnes qui s'indignent maintenant ne sont pas nécessairement les premières à être à être présents à l'église", dit-elle. L'évêque de Coire Joseph Bonnemain a par ailleurs a pardonné à la Zurichoise et demande à tous de s'abstenir de haine, de représailles et de vengeance.
lia avec ats