"La montagne est un monde qui fait partie de ce qu'on appelle la cryosphère. Avec le réchauffement des températures, ce milieu gelé commence à dégeler, et la glace qui servait de ciment à l'intérieur de ces montagnes peut conduire à la libération de pans entiers de rochers", explique le spécialiste.
Le danger a augmenté en intensité durant certaines périodes et les éléments de danger sont plus nombreux. Ainsi, pendant la saison estivale, c'est le terrain lui-même qui évolue très rapidement, avec, par exemple, des chutes de pierres importantes, des glissements de terrain, voire des laves torrentielles.
La montagne est un milieu fragile qui est en train de perdre son couvert neigeux et glacé. Il ne faut pas arrêter d'y aller, mais y aller différemment
En hiver, cette instabilité se révèle dans le manteau neigeux. "La neige est arrivée en grande quantité au début de l'hiver, et ce sur un sol très chaud et très humide", détaille Pierre Huguenin. Ensuite, le sol a transmis cette chaleur à la neige en la rendant particulièrement humide.
"Et puisque les manteaux neigeux épais ont tendance à glisser davantage dans les pentes, cela a provoqué des fissures, dites "gueules de baleines", qui se sont formées par exemple sur les pistes du domaine Glacier 3000. Ces reptations peuvent provoquer des avalanches de neige relativement dangereuses parce que très denses", précise encore l'expert.
Aller différemment en montagne, qu’est-ce que cela signifie?
Juliane Roncoroni et l'équipe du Point J