Mi-août, une pétition citoyenne a été lancée, demandant au Conseil d'Etat vaudois d'agir davantage contre le deal de rue. Au 14 octobre, elle a récolté plus de 4000 signatures. En septembre, les Villes de Lausanne, Yverdon et Vevey ont envoyé une lettre au Conseil d’Etat pour lui demander la tenue d’assises de la chaîne pénale et de la santé publique. Début octobre, le conseiller d’Etat en charge de la sécurité du Canton de Vaud Vassilis Venizelos a annoncé qu’une "task force" sur le deal de rue a été mise sur pied depuis la rentrée politique d’août.
"Actuellement, en Suisse, il y a beaucoup, beaucoup de villes qui connaissent des situations problématiques avec la consommation de drogues dans l'espace public et/ou le trafic de drogue dans l'espace public", indique Frank Zobel, directeur adjoint d'Addiction Suisse, où il est co-responsable du secteur Recherches. Selon lui, c'est actuellement la cocaïne qui est la principale drogue sur le marché du deal de rue.
Il y a différentes mesures mises en place, mais visiblement, elles ne sont pas encore suffisantes
Ce n’est pas la première fois que le sujet du deal de rue occupe le devant de la scène. Malgré les opérations policières qui sont menées, les projets-pilote de vente régulée de cannabis et l’existence de lieux où il est possible de consommer de la drogue (par exemple le Quai 9 à Genève ou l’Espace sécurisé de consommation du Vallon à Lausanne), la problématique demeure.
"Ça fait vingt-cinq ans qu'on est un peu dépassés", estime Frank Zobel, pour qui la situation s'est aggravée récemment du fait de "l'hyper disponibilité de la cocaïne". Pour le directeur adjoint d'Addiction suisse, il y a deux grandes mesures pour lutter contre le deal de rue: enlever du marché noir les "meilleurs clients", c'est-à-dire "les personnes qui consomment beaucoup, marginalisées", et "déranger le trafic", même s'il relève qu'il est parfois difficile d'arrêter les vendeurs et vendeuses de drogues.
Pourquoi le sujet du deal de rue resurgit-il en ce moment? Est-ce qu’il existe des mesures qui fonctionnent pour lutter contre ce phénomène? Pourquoi les personnes qui participent à ce trafic le font-elles?
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Grégoire Molle avec l’équipe du Point J.