Quelle est l'ampleur de la collaboration des universités suisses avec des partenaires israéliens?
L'Université de Lausanne a expliqué par communiqué entretenir des liens avec des université israéliennes. Elle collabore avec l'Ashkelon Academic College et l'Université hébraïque de Jérusalem.
Ces accords permettent aux étudiants et aux enseignants de participer à des programmes de mobilité dans des domaines comme les sciences sociales ou la théologie.
En parallèle, l'UNIL mène également six programmes de recherche. Mais l'institution vaudoise précise qu’aucune de ces collaborations n’a de lien avec l’industrie de l’armement. Elle considère qu’il n’y a pas de raison d’interrompre ces relations.
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L'UNIL n'est pas un cas à part
L'UNIL n'entretient pas davantage de liens avec Israël que d’autres universités ou hautes écoles suisses. De manière générale, toutes les institutions contactées par la RTS ont noué des partenariats avec l'Etat hébreu.
C’est pourquoi les militants de l’UNIL avaient invité les autres universités à se joindre à leur mouvement. Ces activistes souhaitent que le monde académique dans sa globalité prenne position. "Nous attendons aussi des prises de position de l’EPFL et des autres universités", déclare dans La Matinale Loïc, étudiant en science politique à l'UNIL.
Les militants de l'UNIL ont obtenu le soutien de plusieurs dizaines de professeurs. Mais aucune des universités ne s'est prononcée à ce stade en faveur d'un boycott académique. Les militants entendent, eux, maintenir la pression.
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L'UNIGE veut continuer sur la même voie
L’Université de Genève (UNIGE) adopte la même position que l'UNIL. Elle ne cessera pas ces partenariats, des projets de recherche dans le domaine de la médecine notamment.
"Ces recherches peuvent porter sur des enjeux de santé mentale, sur la résistance aux antibiotiques ou les variants du Covid. Elles ont un impact réel. Elles sont par ailleurs financées par la commission européenne ou le Fonds national suisse, et non par des universités israéliennes", explique Marco Cattaneo, directeur de la communication de l’UNIGE. "Nous restons attentifs au respect des conditions éthiques et de la finalité des recherches que nous menons dans le cas de pays avec lesquels nous collaborons régulièrement, la Chine par exemple", souligne-t-il encore.
Même débat au sein de l'EPFL
Au sein de l'EPFL, des voix s’élèvent pour dénoncer le partenariat et les programmes de recherche avec l’institut technologique israélien Technion. Celui-ci forme des ingénieurs dans de multiples domaines, dont celui de la défense. Mais là encore, l’école polytechnique fédérale s'oppose également à toute action de boycott académique.
Interrogée dans Forum, Kathryn Hess Bellwald, vice-présidente de l'EPFL chargée des affaires estudiantines, estime que cette collaboration n'est pas problématique. "Notre relation avec Technion s'inscrit dans le contexte de l'association Eurotech, qui comprend plusieurs universités européennes. Il s'agit d'un forum de discussion et de collaboration sur des projets liés à l'enseignement et à la recherche et cela n'a rien à voir avec l'armée. "
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Katia Bitsch/ami