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Récolter des signatures rémunérées, une pratique courante des partis

Plusieurs grands partis ont mandaté des entreprises pour trouver des signatures pour des initiatives et des référendums (image d'illustration). [Keystone - Anthony Anex]
Qui utilise les récoltes de signatures rémunérées pour les initiatives et référendums? / La Matinale / 2 min. / le 4 septembre 2024
Mandater des entreprises pour trouver des signatures pour des initiatives et des référendums est une pratique courante. Les partis sont nombreux à y avoir recours, alors que cette pratique est remise en cause en raison des soupçons de signatures falsifiées par une société.

Le Centre a récolté 20% des signatures pour deux initiatives déposées cette année grâce à des externes. Cela lui a permis d'atteindre des cantons dans lesquels il est moins implanté.

Les jeunes PLR aussi disent avoir eu un petit coup de pouce grâce à des collecteurs de signatures professionnels.

PS, Verts et UDC en Suisse romande affirment en revanche ne pas avoir mandaté d'externe, du moins durant ces dernières années.

Plus utiles pour les comités d'initiative

Ces prestataires sont souvent plus utiles pour les comités d'initiative, moins puissants et moins bien organisés que les grands partis. Comme celui à l'origine de l'initiative Stop Blackout.

Il a fait appel à de telles entreprises, avant de rompre le contrat. Notamment parce que la part des signatures non valables était trop élevée.

>> Pour en savoir plus, lire : L'initiative "Stop au blackout" pour le retour du nucléaire déposée

Selon Damiano Lepori, membre de ce comité d'initiative, il s'agit maintenant d'être plus vigilant. Désormais, "je mettrai une attention toute particulière à analyser quel type d'entreprises sont mandatées, à bien prendre garde au type de méthodes qui sont utilisées", commente-t-il dans La Matinale mercredi.

"Bonnes et mauvaises entreprises" ?

Ce sont des entreprises et non pas le principe des signatures rémunérées qui posent problème, selon lui. Un message qui fait écho à celui d'autres initiants contactés par la RTS. Si, parfois, ils parlent d'expériences très compliquées avec certains prestataires, ils mentionnent aussi d'autres institutions avec lesquelles ils n'ont pas connu de problème.

Cet avis est partagé par Jérôme Campese, directeur de l'entreprise de récolte de signatures Vox Communication, basée à Lausanne. Invité mercredi soir dans Forum, il assure que son entreprise n'a jamais été mise en cause, car elle applique elle-même une première vérification des signatures avant de les envoyer aux communes.

"Il faut faire la distinction entre les bonnes entreprises et les mauvaises", estime-t-il, relevant par exemple qu'Incop est "une association et non une entreprise". "Selon moi, il y a quand même une différence. N'importe qui sans compétence peut créer une association, c'est facile, alors que gérer une entreprise, ce n'est pas simple. Et faire une association, c'est gratuit alors qu'il faut un capital de base de 20'000 ou 100'000 francs pour une entreprise", expose-t-il.

Il se dit en revanche favorable à soumettre l'activité de récolte de signatures à autorisation.

C'est un débat politique qui débute maintenant: faut-il s'attaquer à toutes les récoltes de signatures rémunérées ou seulement aux entreprises aux pratiques douteuses?

>> Ecouter l'interview de Jérôme Campese :

La gauche souhaite interdire les entreprises spécialisées dans la récolte de signatures: interview de Jérôme Campese (vidéo)
La gauche souhaite interdire les entreprises spécialisées dans la récolte de signatures: interview de Jérôme Campese (vidéo) / Forum / 7 min. / le 4 septembre 2024

Sujet radio Philéas Authier

Adaptation web: juma

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Résultat surprenant pour l'initiative "foie gras"

L'entreprise Incop, sous le feu des critiques suite aux révélations de soupçons de signatures falsifiées pour des initiatives, en a récolté pour le texte visant à interdire l'importation de foie gras en Suisse, relèvent mercredi la Basler Zeitung, la Berner Zeitung, le Bund et le Tages-Anzeiger.

Or, 52% des paraphes proviennent des cantons de Vaud, Genève, Fribourg et Neuchâtel, ce qui est surprenant, disent les journaux, car 65% des Romands sont opposés à une interdiction, selon un sondage.