Il y a quinze ans, sous la pression internationale, le Conseil fédéral annonçait la fin du secret bancaire pour les clients étrangers des banques suisses. "On ne distinguera plus l'évasion et la fraude", déclarait à la presse Hans-Rudolf Merz, ancien conseiller fédéral, le 13 mars 2009.
Mais les Suisses, eux, ont pu continuer à cacher de l’argent dans les banques. Et les contribuables en feraient largement usage, selon Marius Brülhart, professeur d'économie à la faculté de HEC de l'Université de Lausanne. "Il y a plusieurs méthodes qui convergent sur une valeur d'environ 500 milliards de francs qui seraient non déclarés", indique-t-il dans le 19h30 de la RTS.
A l'heure où la Confédération glisse dans les chiffres rouges, cette manne devrait être déclarée et pleinement taxée, estime la conseillère nationale Andrea Zryd (PS/BE). Elle exige d'abolir totalement le secret bancaire via une initiative parlementaire.
"La Confédération mais aussi les cantons vont avoir des déficits de plusieurs millions, et même plus, par exemple pour payer la 13e rente AVS, pour l'armée, pour la défense, et il faut avoir maintenant de l'argent pour tout payer", défend la Bernoise.
La droite s'y oppose
Pour la droite, pas question de toucher au secret bancaire. Surtout que l'abolir ne rapporterait, selon elle, pas beaucoup plus à l’Etat que l'actuel impôt anticipé prélevé sur les comptes non déclarés.
Damien Cottier, conseiller national (PLR/NE), rétorque ainsi que "des montants importants rentrent dans les caisses de la Confédération" via l'impôt anticipé, qui aurait rapporté plus de 6 milliards l'année dernière. "Si on devait supprimer cet impôt anticipé pour des rentrées hypothétiques, je ne crois pas que la Confédération y gagnerait beaucoup. Sur le plan financier en tout cas, ce n'est pas un bon calcul", conclut-il.
Jusqu'ici, le Parlement a toujours refusé de supprimer le secret bancaire indigène. A voir, si en période de difficultés budgétaires, l'idée aura plus de succès.
Sujet TV: Elodie Botteron, Yoan Rithner, Jean-Marc Heuberger
Adaptation web: Julien Furrer