Distingué par de nombreux prix internationaux, il a notamment oeuvré dans les domaines de la culture, l'humanitaire, la finance et l'industrie. Et il avait surtout établi la série de réserve de billets de la Banque nationale suisse (BNS) et le nouveau passeport suisse.
Né à Berne en 1943, Roger Pfund est d’abord contrebassiste de jazz, avant de se lancer dans le graphisme et dessiner le fameux passeport à croix blanche.
On mélange deux choses totalement opposées: on parle de fric et d'un autre côté on est très esthétique, très artistique.
Mais sa spécialité, ce sont les billets de banque: il est à l’origine de la série de réserve qui dort dans les coffres de la BNS, et des tout derniers billets français. "On mélange deux choses totalement opposées: on parle de valeur, de fric et d’un autre côté on est très esthétique, très technique, très artistique", décrivait-il.
Roger Pfund avait également gagné le concours pour réaliser les billets européens, mais son projet est finalement jugé trop avant-gardiste, et le dossier sera confié à un Autrichien.
Son affinité pour l’argent ne le protège pas des problèmes financiers, et son atelier finit par faire faillite, en 2016.
L'atelier de Roger Pfund, célèbre pour ses billets de banques, fait faillite
Mais Roger Pfund était aussi et surtout un peintre fasciné par les icônes: Callas, Rimbaud et Proust.
Nombreuses rétrospectives
Sa renommée était internationale: on lui consacre des rétrospectives, de Pékin à Genève, sa ville de cœur, où il crée une œuvre monumentale pour les 50 ans de l’ONU. "On sait que la tour Eiffel a été construite d’une manière éphémère et elle est toujours là, on peut espérer", s'amusait-il.
Si sa petite tour Eiffel a bien fini par quitter la place des Nations, l’ensemble de son œuvre, elle, n’aura pas été éphémère.
Clémence Vonlanthen