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Agriculture, cuisine ou sport, entretiens avec les Romandes et Romands qui ont marqué l'année 2024

Alors que la fin de l’année approche, La Matinale de la RTS propose une série d’entretiens avec les Romands et les Romandes qui ont fait l'actualité en 2024.

Arnaud Rochat: "Les gens ont compris pourquoi on se bougeait"

Arnaud Rochat a incarné la colère paysanne. En lançant la page Facebook "Révolte agricole suisse", qui appelait entre autres à retourner les panneaux à l’entrée des villages en guise de protestation, le jeune agriculteur de Bavois (VD) a remis la problématique de la condition paysanne au centre des débats.

Invité de La Matinale, il estime que si le mouvement a fonctionné aussi bien, c’est en grande partie grâce à son indépendance. "Nous sommes juste des agriculteurs qui ne sont pas représentés par d’autres personnes […] Les gens ont compris pourquoi on se bougeait", estime-t-il.

Mais près d’un an après le début de la contestation, le bilan reste en demi-teinte. Des améliorations concernant le côté administratif du métier semblent avoir été entendues, mais un meilleur prix pour les produits, revendication majeure, n’est toujours pas à l’ordre du jour. "On a zéro amélioration. Enfin, on a eu une amélioration du prix du lait, mais dans les faits, on avait fait moins 2 centimes l’année d’avant et là, on nous autorise 3 centimes de gagnés. Donc au final, on n'a rien obtenu là-dessus", conclut-il.

>> L'interview intégrale d'Arnaud Rochat :

L'invité de La Matinale - Arnaud Rochat, agriculteur vaudois et initiateur du mouvement "Révolte agricole Suisse"
L'invité de La Matinale - Arnaud Rochat, agriculteur vaudois et initiateur du mouvement "Révolte agricole Suisse" / La Matinale / 14 min. / le 23 décembre 2024

Gilles Varone: "On a travaillé très dur pour trouver cet équilibre"

Gilles Varone a été élu meilleur jeune chef suisse de l'année par le prestigieux guide Michelin. A 29 ans, le Saviésan a expliqué dans La Matinale l'importance et le symbole que représente cette distinction. "On n'est pas dans un hôtel, on est dans le petit village de Savièse, et on a fait ça quasiment par nos propres moyens, avec beaucoup de cœur avec ma femme. Donc pour moi, c'est extrêmement gratifiant d'avoir reçu ce titre [...] ça permet aussi aux jeunes de voir que c'est possible si on se donne les moyens", détaille-t-il.

Concernant sa cuisine, le chef valaisan estime être assez d'accord avec le célèbre guide, qui la décrit comme aussi précise qu'une montre suisse. "J'aime bien être très fin dans les goûts [...] faire des choses qui soient sensées. On a travaillé très dur pour trouver cet équilibre. Ce n'est pas facile, surtout qu'on a trop tendance à se focaliser sur le visuel", explique-t-il.

Mais avant le succès, Gilles Varone rappelle aussi qu'il en a "bavé", notamment quand il est parti à Londres pour se former à l'âge de 19 ans. "C'était compliqué, il y avait beaucoup d'anxiété en allant au travail. J'avais la boule au ventre. Mais je pense que ça fait partie du job. Si j'en suis ici à 29 ans, meilleur jeune chef suisse, si j'ai pu ouvrir mon restaurant, ce n'est pas un miracle. Il a fallu passer par ces étapes qui sont cruciales. C'est là qu'on se forge le caractère et une personnalité. Je pense que c'est très important de passer par là".

>> L'interview de Gilles Varone :

L'invité de La Matinale - Gilles Varone, jeune chef étoilé valaisan
L'invité de La Matinale - Gilles Varone, jeune chef étoilé valaisan / La Matinale / 13 min. / le 24 décembre 2024

Audrey Gogniat et Céline van Till: les médailles olympiques comme source de pression et de motivation

Les deux médaillées olympiques de Paris 2024 Céline van Till, deux médailles d'argent en paracyclisme, et Audrey Gogniat, en bronze au tir à la carabine à 10 m, ont été reçues dans La Matinale pour revenir sur les frissons qu'elles ont donnés à la Suisse cet été.

Céline van Till garde de ces Jeux une image de réconciliation avec son frère. "Juste après la cérémonie protocolaire de ma deuxième course, on s'est pris dans les bras, on a pleuré et on s'est dit pardon pour tout ce qu'on s'est fait l'un à l'autre", confie la Genevoise en faisant référence à sa dépression après son accident d'équitation en 2008, période pendant laquelle elle a été "très violente" avec lui.

Audrey Gogniat, elle, se rappelle des "larmes" qui ont coulé lorsqu'elle a vu son père après avoir terminé de passer tous "les protocoles, contrôle antidopage et interviews".

Les deux s'accordent sur les changements qui ont opéré dans leurs vies d'athlètes depuis leurs médailles: Audrey Gogniat sent plus de pression dans ses autres compétitions. "Mais après, on relativise assez vite [...] Il faut juste continuer à faire ce qu'on a fait jusqu'à présent", complète la Jurassienne. Céline van Till assure que la médaille olympique "donne un statut aux sportifs. La pratique sportive devient plus légitime".

Mais pour Audrey Gogniat, cette médaille est surtout une source de motivation au quotidien. "Quand je vais à l'entraînement et que ça ne va pas, je me dis qu'il y avait aussi des jours comme ça avant cette médaille. Donc, il faut relativiser et on continue d'avancer."

Concernant l'après-JO, la Jurassienne reconnaît avoir, elle aussi, souffert de nostalgie. "Je pense que j'ai encore le blues post-JO, parce qu'on s'est tellement donné toutes les années avant les Jeux que maintenant c'est un peu compliqué de retrouver la motivation", confie-t-elle, en avouant continuer son suivi psychologique.

>> L'interview croisée d'Audrey Gogniat et Céline van Till :

Céline van Till lors de la course sur route C1-2 femmes à Clichy-sous-bois aux Jeux Paralympiques d'été de 2024 à Paris, France, samedi 7 septembre 2024. [KEYSTONE - Ennio Leanza]KEYSTONE - Ennio Leanza
Les invitées de La Matinale - Audrey Gogniat et Céline van Till, médaillées olympiques 2024 / L'invité-e de La Matinale / 21 min. / le 25 décembre 2024

elie zoé: "J'ai reçu beaucoup, beaucoup de messages d'amour et de soutien"

Sa voix lui a longtemps servi à donner vie à son art, un pop-rock poétique et mélancolique. Depuis octobre 2024, elle lui a permis aussi de faire son coming-out public dans les colonnes du Temps. C'est par ce biais-là qu'Emilie Zoé a annoncé s'appeler désormais elie zoé (sans majuscules) et qu'il faut utiliser le pronom masculin pour s'adresser à lui. A l'époque, il expliquait au journal qu'il souhaitait prendre "un prénom qui ne soit ni masculin, ni féminin".

L'artiste qui vient de boucler à Noël sa tournée "Hello Future Me" est revenu dans La Matinale sur ce parcours entamé depuis plus de deux ans. Initialement, elie zoé a parlé de sa transition de genre uniquement à ses proches et n'avait "pas forcément envie" de l'annoncer publiquement. Et puis "des crises d'angoisse" sont apparues au printemps. "Là, je me suis dit, il faut que je fasse quelque chose", raconte le chanteur installé à La Chaux-de-Fonds.

Après la publication de l'article, elie zoé raconte avoir reçu "beaucoup, beaucoup de messages d'amour et de soutien", et malgré tout "quelques commentaires négatifs" sous la publication du Temps sur les réseaux sociaux. Craint-il désormais qu'on l'enferme dans ce rôle de porte-drapeau? "Oui... peut-être... non", hésite le principal intéressé. Écrire et interpréter des chansons reste son principal moteur. C'est là qu'il veut continuer à "mettre mon énergie".

Pourtant, en racontant son histoire, l'artiste visibilise un parcours trans (parmi d'autres), ce qui reste encore difficile en 2024. "J'ai l'impression que, comme pour toutes les minorités", l'important est de "laisser la parole" à celles et ceux qui sont concernés. "D'ailleurs, merci pour l'invitation de ce matin", ajoute-t-il enfin.

>> L'interview d'elie zoé dans La Matinale :

L'invité de La Matinale (vidéo) - Elie Zoé, chanteur et musicien
L'invité de La Matinale (vidéo) - elie zoé, chanteur et musicien / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 21 min. / jeudi à 07:35

Glenda Gonzalez Bassi: "Une Romande qui ose parler le dialecte alémanique"

Pour la première fois de son histoire, Bienne sera dirigée par une femme francophone. Fin novembre, Glenda Gonzalez Bassi, actuelle conseillère municipale socialiste à la tête de la formation, de la culture et du sport, a été élue à la mairie de la plus grande ville bilingue de Suisse.

Sur les ondes de La Matinale, elle s'exprime sur la nouvelle fonction qui l'attend dès 2025. "Pour l'instant, je commence à mesurer l'ampleur de la tâche", admet la Chilienne d'origine. Elle succédera en effet à une figure bien connue de la citée seelandaise, l'actuel maire Erich Fehr, qui tient le gouvernail depuis maintenant 13 ans.

Le changement de capitaine sera hautement symbolique: "Ce ne sera plus un maire germanophone bilingue, mais une Romande qui ose parler le dialecte alémanique", note Glenda Gonzalez Bassi. Cette dernière sait que les "regards" seront tournés vers elle, mais espère collaborer tout autant avec les Alémaniques que les Romands de la région. "Mon ambition est de promouvoir notre ville, de promouvoir les collaborations", assure-t-elle encore.

>> Voir l'interview de Glenda Gonzalez Bassi dans La Matinale :

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Glenda Gonzalez Bassi, première femme romande maire de Bienne
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Glenda Gonzalez Bassi, première femme romande maire de Bienne / La Matinale / 14 min. / vendredi à 07:00

ther/juma/doe

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