Testée à Zurich, la procédure d'asile en 24 heures pourrait avoir un effet sur le nombre de demandes
Selon le porte-parole du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) Daniel Bach, l'annonce de la nouvelle procédure testée à Zurich, qui prévoit un examen express de 24 heures pour les requérants d'asile originaires du Maghreb, a rapidement fait le tour de la communauté concernée, très interconnectée.
Cela a entraîné la chute des demandes à Zurich en particulier, a-t-il estimé samedi sur SRF. Le message est que la Suisse est désormais "moins attractive", car les demandeurs en provenance du Maghreb ont généralement très peu de chances d'obtenir l'asile.
Diminution "saisonnière"?
Il faut toutefois nuancer ce chiffre: le nombre de requérants en provenance du Maghreb a aussi diminué de 41% dans d'autres centres fédéraux depuis novembre.
La causalité n'est donc pas si évidente aux yeux de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés. "Nous partons du principe que le nombre de demandes d'asile a aussi très fortement diminué en raison des fluctuations saisonnières", estime sa directrice Miriam Behrens. "Nous le voyons aussi pour les personnes provenant d'autres pays."
Risque accru d'erreurs
Selon elle, il faudra attendre l'été pour évaluer si la procédure accélérée a un effet réel. Et elle pointe également un autre écueil: "Plus la procédure est rapide, plus le risque de décision erronée est grand."
L'objectif est d'accélérer l'examen des demandes déposées par des ressortissants de pays ayant de faibles chances d'obtenir l'asile. Sur décision du conseiller fédéral socialiste Beat Jans, cette procédure express sera appliquée à tous les centres fédéraux d'asile d'ici la fin avril. Celui de Boudry (NE) sera rapidement concerné.
>> Lire à ce sujet : La procédure d'asile express sera bientôt appliquée à Boudry, assure Beat Jans sur place
ats/jop
Augmentation de la délinquance parmi les requérants d'asile
Les chiffres de la criminalité en Suisse confirment une augmentation de la délinquance en 2023 parmi les personnes qui demandent l'asile en Suisse, en particulier autour des grands centres fédéraux comme à Chiasso ou à Boudry. Le nombre d'interpellations progresse, en particulier pour les personnes originaires d'Algérie, d’Ukraine, d'Afghanistan et du Maroc.
Cette hausse crée des tensions. Elle est pourtant le fait d'une petite minorité d'individus souvent multirécidivistes, qui ne sont pas dissuadés par la réponse pénale applicable à la petite criminalité.
Au niveau fédéral, Beat Jans proposait en février de renforcer l'utilisation de la détention administrative pour les multirécidivistes. Les cantons préviennent cependant qu'ils manquent d'infrastructure de détention. D'autres suggèrent d'accélérer l’unifications des bases de données policières pour mieux identifier les requérants sous enquête dans un autre canton.