Les CFF enregistrent des records de fréquentation, avec 1,34 million de voyageurs quotidiens. Mais en parallèle, la Confédération prévoit des coupes dans le rail, notamment dans les infrastructures des zones faiblement peuplées ou pour des offres qu'elle estime non rentables, comme certains trains de nuit.
Sur la question des régions périphériques, le directeur général des CFF se veut rassurant: "On est au début d'un processus. […] Comme souvent en Suisse, on trouvera certainement une bonne solution pour sauver ces lignes, parce que c'est très important que les régions dites périphériques soient aussi très bien desservies".
Pourtant, dans une récente interview, Vincent Ducrot avait lui-même parlé de suppression à long terme de certains arrêts aux petites gares.
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Mais pas de quoi s’inquiéter pour le directeur des CFF. "Ce qu'on a dit, c'est que dans le futur, on va devoir améliorer le réseau. Il faut imaginer: la technologie va beaucoup changer. Elle va nous permettre d'avoir des véhicules autonomes qui amèneront les gens dans un hub." Le sujet ne serait donc pas les "petites gares", mais "comment développer le réseau d'ici 20 ou 30 ans pour qu'il continue à être efficient", défend-il.
La technologie va beaucoup changer. Elle va nous permettre d'avoir des véhicules autonomes qui amèneront les gens dans un hub
Sur la décision d’Albert Rösti de ne plus subventionner les trains de nuit, Vincent Ducrot montre une certaine compréhension pour la décision du chef du DETEC. "Le train de nuit est un marché de niche. [...] Notamment en direction de l'Espagne et de Rome, on a le souci que les péages sont très très chers." Mais, rassure la patron des CFF, les autres trains de nuit ne sont pas remis en cause.
Quelque 300 projets pour 28 milliards de francs
Aujourd’hui, quelque 300 projets pour 28 milliards de francs sont prévus pour développer le rail. Vincent Ducrot soutient logiquement ces dépenses.
"Il faut imaginer qu’à peu près tous les quinze ans, on a besoin de 20% de sièges en plus. Le trafic grandit, grandit, grandit et ça ne va pas s'arrêter", souligne le patron des CFF. "Il faut qu'on soit là pour répondre, sinon on a de la peine à transporter les gens. C'est le développement de ce trafic qui veut qu'on adapte ce système continuellement. [...] Je pense que c'est une très bonne chose. On a un système incroyable en Suisse, il faut le garder."
Sur les rails de la grève?
Concernant les éventuels impacts des économies demandées par la Confédération sur le personnel de l'entreprise, Vincent Ducrot ne craint pas une hypothétique grève aux CFF. Certes, dans les négociations autour de la convention collective de travail avec les syndicats, il y a un bras de fer qui se crée autour de la flexibilisation du temps de travail. Mais il estime que la direction des CFF "a l'habitude du dialogue social".
"On va aussi trouver un accord, j'en suis convaincu. On a une convention collective qui est très, très bonne. On va continuer dans ce sens et puis on trouvera des solutions intelligentes et pour les employés et pour l'entreprise," défend-il.
Pas d’augmentation des prix des billets en 2025
Enfin, le directeur des CFF s’y engage: "Le prix des billets ne va pas augmenter l'année prochaine".
Pour celles et ceux qui trouvent déjà le rail trop cher, il invite aussi à user des offres de billets dégriffés. "Utiliser de tels systèmes, c'est une bonne piste pour économiser en voyageant en train."
Propos recueillis par Jennifer Covo
Adaptation web: Julien Furrer