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Un hiver sans pénurie d'énergie en vue en Suisse, mais le risque n’a pas disparu

La Suisse devrait échapper à des pénuries d'énergie pour l'hiver 2024-2025 (image d'illustration). [Keystone - Gaetan Bally]
L'hiver 2024-2025 ne devrait pas être marqué par une pénurie d'énergie / La Matinale / 1 min. / le 11 novembre 2024
A la différence des hivers 2022-2023 et 2023-2024, celui-ci ne devrait pas être marqué par un risque de pénurie d'énergie en Suisse, grâce à une situation mondiale plus favorable. Mais ce répit ne devrait pas forcément tenir sur le long terme, avertit un ingénieur en énergie.

Cette année, la Confédération ne fait pas de campagne de prévention pour demander de faire des économies d'énergie pour passer l'hiver. La situation s’est détendue tant sur le marché du gaz que du nucléaire.

L'Europe, dont la Suisse, s'est détournée du gaz russe depuis le début de la guerre en Ukraine et se fournit désormais aux Etats-Unis.

 Les centrales nucléaires européennes sont globalement toutes en fin de vie ou en âge avancé et doivent être remplacées. Mais le rythme actuel n'est pas suffisant

Marc Müller, ingénieur en énergie

Du côté de l'électricité, les centrales nucléaires françaises, dont de nombreuses étaient à l'arrêt il y a deux ans, en produisent suffisamment pour en exporter à la Suisse, dont 70% de l'énergie utilisée provient de l'étranger.

>> Relire : Guy Parmelin: "En cas d'hiver très froid, il sera nécessaire de faire davantage d'économies d'énergie"

Pas à long terme

Toutefois, ce répit pourrait ne pas durer si le rythme de renouvellement des installations nucléaires européennes n'augmente pas, estime Marc Müller, ingénieur en énergie. "Une centrale nucléaire, c'est comme une voiture qui a 400'000 km (...): a priori ça fonctionne, mais vous pouvez avoir une panne", illustre-t-il au micro de La Matinale lundi.

Selon lui, les centrales nucléaires européennes qui sont "globalement toutes en fin de vie ou en âge avancé" doivent être remplacées. Or, "le rythme actuel n'est pas suffisant. Donc un jour ou l'autre, on se retrouvera de nouveau dans une situation problématique", anticipe Marc Müller.

La solution est simple, selon Jacques Mauron, directeur général du groupe E: il faut produire davantage sur le sol helvétique. Et on peut se le permettre, estime-t-il. "On a suffisamment de ressources renouvelables pour avoir notre indépendance énergétique." Mais cela implique d'"accepter de devoir construire les infrastructures nécessaires", ajoute-t-il.

Développer l'éolien

Pour être encore plus à l'aise, la Suisse a deux moyens "complètement renouvelables" de produire plus d'électricité pendant l'hiver, indique également Jacques Mauron.

"Le premier, c'est la partie rehaussement de barrages où on augmente les stocks d'eau pour en garder davantage pendant l'hiver", expose-t-il. Le deuxième moyen est le développement de l'énergie éolienne. "En Suisse, on est vraiment en retard", estime-t-il.

Il relève que la Suisse a fait des efforts "ces deux dernières années" pour développer le photovoltaïque, mais cette énergie est insuffisante en hiver. "Elle ne produit qu'un quart de son électricité pendant le semestre d'hiver", indique-t-il. L'éolien, qui produit "deux tiers de son énergie pendant le semestre d'hiver", est donc selon lui "une énergie qui se combine extrêmement bien avec le photovoltaïque" et "avec la capacité de stockage hydraulique".

>> Ecouter les explications de Jacques Mauron dans La Matinale :

En hier, l'éolien pourrait compléter les autres sources renouvelables d'électricité en Suisse (image d'illustration). [Keystone - Olivier Maire]Keystone - Olivier Maire
La crainte de pénurie d'électricité, avancée notamment par le Conseil fédéral il y a deux ans, s'est éloignée / La Matinale / 1 min. / le 11 novembre 2024

Philéas Authier / juma

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