Un hôtel sur deux prévoit une hausse des prix cet été pour faire face à la pénurie de personnel
Au total, 44% des hôtels ont eu du mal à pourvoir leurs postes vacants en 2023, selon HotellerieSuisse. Les cuisiniers et le personnel de service sont particulièrement rares.
L'hôtellerie-restauration est une branche aux marges très minces et les coûts de personnel augmentent actuellement de manière massive, déclare dans la NZZ am Sonntag le président de l'association Martin von Moos. "Nous ne pouvons pas amortir cela n'importe comment. Nous devons donc le répercuter sur les clients."
Des recrutements difficiles
La situation est paradoxale, relève le journal dominical, car la Suisse attire à nouveau beaucoup de visiteurs et visiteuses, mais elle fait face à une forte pénurie de personnel qualifié dans l'hôtellerie et a donc du mal à profiter de son potentiel touristique.
HotellerieSuisse rappelle que les établissements d'hébergement ont connu une "saison hivernale réussie" (voir l'encadré ci-dessous). Et la saison estivale s'annonce elle aussi très positive. "Après 2023, saison record, les établissements s’attendent à un été tout aussi bon, voire meilleur, en termes de nuitées", indique l'association.
La pénurie de main-d’oeuvre qualifiée reste le principal défi pour les établissements, y compris pour le recrutement en apprentissage. "Plus d’un tiers des entreprises formatrices estiment que la recherche d’apprentis et apprenties est plus compliquée que l’année précédente", écrit HotellerieSuisse dans son communiqué.
Hausse des charges du personnel
Pour plaire à de potentielles futures recrues, les entreprises du secteur créent des offres innovantes. Selon les chiffres de l'association, 42% des hôtels ont introduit, ou prévoient d’introduire, une prime de fidélité ou davantage de vacances. Près de 30% des entreprises ont déjà supprimé les pauses non payées de l’après-midi. L’introduction d’une semaine de quatre jours est un autre sujet d’intérêt, ajoute encore l'enquête.
Mais ces mesures augmentent les charges de personnel pour l'entreprise, ce qui a pour conséquence une continuité de la hausse du prix des nuitées hôtelières en 2024, "mais moins systématiquement qu’en 2023", rassure HotellerieSuisse. Ils sont "une bonne moitié" à avoir indiqué une hausse de leurs tarifs pour la période estivale par rapport à ceux pratiqués l'année précédente.
D'autres facteurs expliquent cette envolée des prix, selon l'association: les prix de l’énergie, l’inflation générale et le relèvement de la TVA.
juma avec ats
Saison hivernale réussie pour les établissements d'hébergement
La saison d'hiver a été réussie pour les établissements d'hébergement suisses. Un peu plus de deux entreprises sur cinq (44%) ont augmenté leur chiffre d'affaires par rapport à l'hiver dernier, selon le sondage d'HotellerieSuisse.
La saison hivernale écoulée a dépassé la saison record 2022/2023, écrit l'association dimanche dans son communiqué.
Les établissements s'attendent à des chiffres globalement positifs pour l'été 2024. Là aussi, les prévisions sont plus mitigées dans les zones urbaines.
Des chiffres d'affaires plus faibles en ville
Pour un quart des entreprises interrogées toutefois, le chiffre d'affaires a été plus faible. Les établissements urbains étaient moins satisfaits que ceux situés dans les régions alpines.
Pour HotellerieSuisse, l'une des causes pourrait être la hausse du nombre de chambres et de lits en ville, qui a entraîné une baisse des taux d'occupation malgré un nombre record de nuitées.
SuisseTourisme s'attend à un retour des touristes chinois, sans atteindre le niveau d'avant Covid
Le nombre de touristes chinois venant en Suisse devrait continuer à croître cette année, tout en restant inférieur de 20% par rapport au niveau précédant la pandémie de Covid-19, indique un porte-parole de Suisse Tourisme dans le SonntagsBlick.
L'organisme public mène une campagne en Chine afin de stimuler la croissance jusqu'à la reprise complète, précise le porte-parole.
De nombreuses voix appellent cependant à repenser le modèle publicitaire du secteur afin de répartir les flux de touristes et d'éviter le surtourisme. Mais Suisse Tourisme est tenu légalement de promouvoir "la demande pour la Suisse en tant que pays de voyage et de tourisme", note le journal. Et la Suisse est encore loin d'avoir atteint ses limites, déclare le directeur de l'organisme Martin Nydegger.