Huit ans après sa condamnation, ce sympathisant du groupe Etat islamique a finalement été incarcéré début septembre dans le centre de renvoi de Sion. La Suisse estime en effet pouvoir désormais expulser l'ex-requérant d'asile en Irak, son pays d'origine, car Fedpol a revu son analyse.
Selon l'hebdomadaire Schaffhauser AZ, qui a pu consulter la décision de la police fédérale, il n'y aurait plus de "risque réel" que cet Irakien soit arrêté ou subisse des représailles dans son pays.
"Les membres de l'Etat islamique sont exécutés"
Après avoir purgé sa peine, l'homme – qui vivait de l'aide sociale dans un immeuble à Schaffhouse – embarrassait les autorités depuis des années. Comme la Suisse estimait ne pas pouvoir l'expulser, le canton avait dû prendre des mesures pour le surveiller.
Interviewé dans sa cellule par le journal alémanique, l'Irakien de 38 ans a fait recours contre son expulsion, avec comme argument qu'"en Irak, les membres de l'Etat islamique sont exécutés".
"Il était grand temps" selon Mauro Poggia
Mais pour le conseiller aux Etats Mauro Poggia (MCG/GE), il était grand temps qu'on applique le droit face à un homme qui, selon lui, continuait à représenter un risque pour la Suisse. "S'il faut être sensible à des situations, ça n'est certainement pas celle-là", a-t-il indiqué dans le 19h30 vendredi, car "il a fait le choix d'adhérer à un mouvement terroriste qui accepte délibérément de tuer des innocents".
Cette décision se produit alors que de plus en plus de voix demandent, en Suisse et à l'étranger, de durcir la politique d'asile. Il y a deux semaines, la Suisse a déjà expulsé via la Turquie deux autres criminels en Afghanistan, un pays qui, comme l'Irak, était également jugé jusqu'ici trop dangereux pour procéder à des expulsions.
Jean-Marc Heuberger / juma