Les bébés font leur entrée sous la Coupole fédérale

La conseillère nationale Sarah Wyss a été la première à siéger au Parlement suisse avec son bébé. [Keystone - Peter Klaunzer]
La conseillère nationale Sarah Wyss a été la première à siéger au Parlement suisse avec son bébé / La Matinale / 2 min. / le 26 décembre 2024
Au Parlement fédéral, depuis début juillet, les élues peuvent travailler pendant leur congé parental sans perdre leur allocation maternité. La première à user de ce droit est la conseillère nationale socialiste bâloise Sarah Wyss. Son bébé de trois mois l'a accompagnée sous la Coupole.

À trois mois, le nourrisson de Sarah Wyss se lève à 4h du matin. Quelques heures plus tard, sous la Coupole fédérale à Berne, il commence à avoir faim et à remuer.

La raison? La conseillère nationale socialiste de Bâle-Ville travaille pendant son congé maternité. Et elle ne perd plus l'allocation qui y est liée, un droit octroyé depuis le 1er juillet aux parlementaires. Un arrangement, certes peu commode, afin de faire face à la double responsabilité de mère et d'élue au Parlement fédéral.

Interrogée dans La Matinale sur la difficulté de concilier ces deux dimensions, Sarah Wyss ne tourne pas autour du pot: "C'est assez difficile en fait. On se lève à 4h, on prend le train à 6h30, donc on part à 5h30 de la maison. Surtout pour allaiter, ce n'est pas facile."

La salle d'allaitement du Palais fédéral

Et la parlementaire doit parfois faire preuve de compétences insoupçonnées, comme le port de poussette dans les grands escaliers du Palais fédéral, faute d'ascenseurs disponibles. "Quand on a une poussette, on remarque vraiment les obstacles. On a besoin de plus de temps pour tout."

Direction la salle d'allaitement du Palais fédéral. Un espace précieux pour les parents — et, de fait, surtout pour les mères — qui travaillent sous la Coupole. "On ne l'estime pas assez", avance Sara Wyss, "mais il y a un frigidaire. C'est important pour le lait. Donc il y a vraiment tout qu'il faut. C'est super."

Réactions sous la Coupole

Vincent Maître, conseiller national genevois du Centre trouve la démarche "militante": "On sent que ça recherche un petit peu quand même l'attention des médias [...] Mais bon, chacun fait ce qu'il veut", lâche-t-il au micro de la RTS.

Son homologue genevoise des Vert-e-s Delphine Klopfenstein Broggini explique surtout que sous la Coupole fédérale, il n'y a pas la "possibilité d'avoir des congés maternité complets", estimant qu'il s'agit de "vraies lacunes", notamment en raison du fait "qu'on ne puisse pas être remplacée par un système de suppléance".

Sarah Wyss souhaitait continuer son activité politique à une condition: "C'est clair que c'est toujours le petit qui est prioritaire. Si ça ne joue pas pour lui, moi j'arrêterai tout de suite."

Au cours de la session, le bébé a attiré l'attention, et pas que des journalistes. Même certains conseillers fédéraux sont venus le saluer, comme Elisabeth Baume-Schneider.

La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider tient le fils de Sarah Wyss, conseillère nationale PS (BS), au fond à droite, à côté de Philipp Kutter, conseiller national du Centre (ZH), dans l'antichambre du Conseil national, pendant la session d'hiver des Chambres fédérales, le jeudi 19 décembre 2024 à Berne. [KEYSTONE - PETER KLAUNZER]
La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider tient le fils de Sarah Wyss, conseillère nationale PS (BS), au fond à droite, à côté de Philipp Kutter, conseiller national du Centre (ZH), dans l'antichambre du Conseil national, pendant la session d'hiver des Chambres fédérales, le jeudi 19 décembre 2024 à Berne. [KEYSTONE - PETER KLAUNZER]

Sujet radio: Philéas Authier

Adaptation web: Julien Furrer

Publié Modifié

"Renforcer le système de milice suisse"

Avant le 1er juillet, les députées perdaient leur droit à l’allocation de maternité si elles participaient à des séances d’un parlement ou d’une commission parlementaire pendant leur congé de maternité. Le CF a adapté l’ordonnance sur les allocations pour perte de gain (OAPG).

Désormais, les députées en congé de maternité pourront prendre part aux séances des organes législatifs au niveau fédéral, cantonal ou communal, sans que leur droit à l’allocation de maternité ne s’éteigne - uniquement dans les cas où aucune suppléance n'est prévue.

Selon l'administration fédérale, "cette dérogation favorise la conciliation entre maternité et mandat parlementaire, et renforce le système de milice suisse."