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Une initiative lancée pour renforcer les liens entre la Suisse et l'UE

Les pro-européens veulent ancrer dans la Constitution les relations entre la Suisse et l’UE
Les pro-européens veulent ancrer dans la Constitution les relations entre la Suisse et l’UE / 19h30 / 2 min. / le 2 avril 2024
Les relations avec l'Union européenne devraient être ancrées dans la Constitution. L'Alliance Europe a lancé mardi à Berne une initiative populaire pour renforcer les liens, en forme de soutien aux négociations qui ont débuté entre Berne et Bruxelles.

"La Suisse se trouve à la croisée des chemins: quelle doit être notre place en Europe et dans un monde globalisé? La Suisse doit-elle se replier de plus en plus sur elle-même et se provincialiser, ou façonner activement l'avenir de l'Europe?", a lancé en conférence de presse Sanija Ameti, coprésidente d'Opération Libero, qui porte l'initiative.

Avec l'initiative, "nous passons à l'action", a poursuivi Sanija Ameti. "Nous donnons une voix à la majorité silencieuse qui souhaite une Suisse qui travaille en étroite collaboration avec l'Europe pour agir contre la crise climatique, la guerre en Ukraine et d'autres tensions géopolitiques".

L'initiative veut introduire un article sur l'Europe dans la Constitution, qui préciserait que la Confédération participe activement à l'intégration européenne. "Elle conclut à cette fin des traités internationaux avec l'Union européenne permettant une participation durable et évolutive aux libertés du marché intérieur européen et à d'autres domaines de la coopération européenne, notamment la culture, la formation, la recherche et la protection du climat."

La voie à suivre pour atteindre ces objectifs serait laissée au Conseil fédéral et au Parlement.

>> Ecouter l'interview de Raphaël Bez, secrétaire général du Mouvement européen Suisse, dans Forum :

Lancement d'une "Initiative Europe" alors que les négociations sont relancées
Lancement d'une "Initiative Europe" alors que les négociations sont relancées / Forum / 5 min. / le 2 avril 2024

Pas d'adhésion

Une adhésion à l'UE aujourd'hui n'est pas envisageable, ont reconnu les différents orateurs présents face aux médias. Mais c'est un "back-up" aux "Bilatérales III", en cours de négociations, et qui va beaucoup plus loin, a dit le professeur honoraire de l'Université de Berne Thomas Cottier.

Une éventuelle votation sur l'initiative Europe surviendrait de toutes façons après la fin des négociations entre Berne et Bruxelles, et après le référendum, attendu, contre le résultat de ces négociations.

Le peuple pourrait ainsi se prononcer sur un sujet fondamental. Et de rappeler que la majorité des Suissesses et les Suisses, dans les urnes et dans les sondages, se sont montrés favorables à des relations fortes et durables avec l'UE.

Contrer les eurosceptiques

A travers l'Initiative Europe, la société civile annonce donc son soutien aux négociations en cours entre la Suisse et l'UE à un moment critique, a poursuivi Sanija Ameti. Et il doit servir à contrer le discours des eurosceptiques et de l'UDC, qui dominent l'espace public sur ce sujet depuis 1992, a estimé le conseiller national écologiste Nicolas Walder (GE).

Si l'UE suscite autant de réactions au sein de la droite populiste, c'est qu'elle est aujourd'hui devenue un moteur en matière sociale, sociétale et écologique, avec des projets ambitieux comme le "Pacte Vert" sur le climat, le "digital service Act" sur le numérique ou la loi sur les chaines d'approvisionnement sur la responsabilité environnementale et sociale des entreprises, a ajouté le Genevois.

Alliance Europe a désormais jusqu'au 2 octobre 2025 pour réunir les 100'000 signatures nécessaires. Au côté d'Opération Libero, on retrouve les Vert-e-s, l'Union des étudiant-e-s de Suisse, le Mouvement européen Suisse et d'autres organisations de la société civile, ainsi que des députés de gauche comme Fabian Molina (PS/ZH) ou Sarah Wyss (PS/BS).

ats/jtr

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