L'initiative du MLS, déposée en décembre 2021 pendant la pandémie de Covid-19, revendique le droit fondamental de pouvoir disposer de soi-même sans qu'il en résulte des désavantages professionnels ou sociaux ou qu'une amende soit infligée.
L'initiative demande que chacun ait la liberté de déterminer lui-même ce qui doit être injecté ou implanté dans son corps. L'exigence n'est pas liée seulement au coronavirus mais s'applique aussi à d'autres vaccins, aux puces et autres informations numériques qui seraient implantées dans le corps.
Le texte précise que "la personne concernée ne doit pas être punie pour avoir refusé de donner son consentement, ni subir de désavantages sociaux ou professionnels.
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Les partisans ne font pas confiance aux autorités
L'initiative a été lancée par le MLS, dont le comité comprend notamment Richard Koller, qui occupe le poste de président, l'ancienne conseillère nationale Yvette Estermann (UDC/LU), le comédien alémanique Marco Rima ainsi que l'opposant à la vaccination Daniel Trappitsch.
Pour les partisans du texte, les développements actuels concernant les dommages causés par les vaccins montrent que l'on ne peut pas faire confiance au gouvernement et au monde politique. Une initiative est le seul moyen de mettre fin à une "politique axée sur les médicaments".
Chaque personne doit pouvoir décider librement et sans crainte de ce qui entre dans son corps. Ni la politique, ni l'industrie pharmaceutique, ni les organisations internationales ne doivent pouvoir en décider.
Un texte qui va au-delà de la vaccination pour les opposants
Le Conseil fédéral et les Chambres fédérales recommandent de rejeter l'initiative. Au Parlement, seul le groupe UDC a soutenu le texte. Certaines voix à l'UDC ont demandé en vain un contre-projet au National.
Pour les opposants et opposantes, ce texte est inutile, car l'intégrité physique est depuis longtemps un droit fondamental garanti par la Constitution. Ils dénoncent aussi des conséquences imprévisibles si l'initiative est adoptée.
"Le texte est si vague qu'on ne sait absolument pas quelles en seraient les conséquences sur l'action de l'Etat. Par exemple, les arrestations policières ou les contrôles corporels dans le cadre de l'exécution des peines seraient-ils encore possibles sans le consentement des personnes concernées?
Le comité pour le oui a aussi rappelé que près des trois quarts de la population s'est fait vacciner volontairement contre le coronavirus et que les vaccins constituent une avancée médicale importante: ils ont permis d'éradiquer des maladies transmissibles comme la variole et de vaincre presque entièrement d'autres maladies comme la poliomyélite.
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jfe
Le contexte
Pendant la pandémie, le Conseil fédéral a pris des mesures parfois radicales pour protéger la population contre le coronavirus et éviter une surcharge du système de santé. Le certificat Covid était en vigueur: sans preuve de vaccination, de test négatif ou de guérison de la maladie, l'accès aux restaurants, bars, cinémas, théâtres ou manifestations publiques n'était pas autorisé.
La loi sur les épidémies prévoit déjà que les cantons peuvent déclarer obligatoires des vaccinations, mais uniquement pour certains groupes de personnes et pour autant qu’un danger sérieux soit établi et qu'il ne soit pas possible de protéger la population avec des mesures moins strictes. Même en cas de vaccination obligatoire, la personne concernée doit donner son accord pour être vaccinée.
Des restrictions pour les personnes non vaccinées sont possibles, par exemple pour éviter des mesures plus sévères comme des fermetures ou des interdictions de manifestations. Si des droits fondamentaux sont restreints, cela doit être proportionnel et il doit y avoir un intérêt public.
Quatre objets au programme des votations du 9 juin
En plus de l'initiative pour l'interdiction de la vaccination obligatoire, les Suisses et les Suissesses seront amenés à se prononcer le 9 juin prochain sur trois autres objets fédéraux:
- L'initiative du Parti socialiste pour plafonner les primes d'assurance maladie à 10% du revenu disponible.
>> Plus d'informations : Le PS propose de plafonner les primes à 10% du revenu disponible
- L'initiative du Centre pour un frein aux coûts de la santé qui demande l'introduction d'un frein aux coûts dans l'assurance obligatoire des soins et veut mettre fin au blocage des réformes.
>> Plus d'informations : L'initiative du Centre pour essayer de freiner les coûts de la santé
- Le référendum contre la loi sur l'énergie adoptée par le Parlement en septembre 2023.
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