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Vendre de la drogue pour survivre, des fleuristes face aux pesticides et un deuil constructif au Proche-Orient

Les cinq choix de la semaine du 14 au 20 octobre 2024.
Les cinq choix de la semaine du 14 au 20 octobre 2024.
"Je vends de la drogue pour survivre", des fleuristes inquiets des risques liés aux pesticides, le deuil constructif de deux pères au Proche-Orient, les travailleurs précaires de l'horlogerie suisse et des coupes budgétaires dans les médias dangereuses pour la démocratie: les cinq choix de la semaine de RTSinfo.

TEMOIGNAGE - "Je vends de la drogue pour survivre", confie un dealer

Le deal de rue n'en finit pas d'agacer les riverains, de mobiliser les autorités et de mettre sous pression le dispositif sanitaire et sécuritaire. Alors que des villes réclament des mesures contre les vendeurs de drogue, la RTS s'est entretenue avec l'un d'eux à Genève pour tenter de comprendre son quotidien.

Inu a quitté le Nigéria en 2016 pour fuir les conflits armés qui font rage dans son pays. Après avoir déposé une demande d'asile en Italie, puis en France, il est arrivé en Suisse. Sans statut légal et vivant à la rue, à Genève, il a commencé le deal pour avoir "un peu d'argent pour manger". Mais il reconnaît les peurs et l'agacement qui surviennent chez les riverains face aux dealers de rue.

"On se dit qu'on doit faire doucement, faire profil bas", souligne Inu. "On leur doit ça, on ne doit pas les déranger". Pour lui, une régularisation changerait tout. "Je souffre pour ça, pour avoir des documents. Pourquoi je vendrais de la drogue, sinon?" argue le dealer, qui garde l'espoir d'être régularisé et de pouvoir contribuer financièrement à la société.

>> Lire notre article : Deal de rue: "Je vends de la drogue pour survivre", confie un dealer en quête de régularisation

>> Le reportage de La Matinale :

Vente des substances illégales. [Fotolia - Fotolia/razyph]
L’engrenage des milieux de la drogue: témoignage d’un dealer à Genève / La Matinale / 3 min. / lundi à 07:00

POLEMIQUE - Les fleuristes s'inquiètent des risques liés à l'exposition aux pesticides

Le métier de fleuriste comporte-t-il des risques liés aux pesticides? La médiatisation la semaine dernière en France du combat d'une mère endeuillée crée l'émoi jusqu'en Suisse. Cette ancienne fleuriste a demandé devant la justice la reconnaissance du préjudice subi par sa fille, morte à l'âge de onze ans d'une leucémie.

A Vevey, Sophie Kellenberger, fleuriste depuis 20 ans, ne voyait jusqu'ici pas de raison de se méfier des plantes. "Nous ne nous protégeons pas plus que ça. Nous les prenons dans nos mains, nous les mettons sur des chariots, nous réalisons des bouquets pour les clients; nous les manipulons plein de fois", a-t-elle expliqué à la RTS.

Sa collègue Alyssa Lakhrech, tout juste diplômée, n'a pas non plus été prévenue d'éventuels risques pour sa santé durant son parcours d'apprentie. "Il y a toute une partie des cours sur le thème de la sécurité dans le magasin, mais plutôt au niveau des accidents et des coupures. Nous n'avons pas entendu parler des pesticides", rapporte-t-elle.

Ces deux fleuristes sont aujourd'hui abasourdies après avoir découvert l'histoire de leur ancienne consœur française.

>> Lire notre article : Les fleuristes s'interrogent sur les risques liés à l'exposition aux pesticides

>> Le sujet du 19h30 :

Les fleuristes romands s'interrogent sur l'impact des pesticides sur leur santé
Les fleuristes romands s'interrogent sur l'impact des pesticides sur leur santé / 19h30 / 2 min. / lundi à 19:30

ISRAEL-PALESTINE: deux pères endeuillés veulent que leur colère "ne serve pas qu'à la vengeance"

Rami Elhanan est israélien et Bassam Aramin palestinien. Tous deux ont perdu leur fille dans le conflit israélo-palestinien, l'un dans un attentat perpétré par le Hamas en plein Jérusalem et l'autre tuée par des tirs israéliens. Dépassant leur traumatisme, ils se sont engagés à la réconciliation de leurs deux nations.

Bassam explique qu'ils puisent leur force dans le souvenir de leur fille. "Nous voulons montrer que nous pouvons utiliser notre douleur d'une manière différente, pas seulement pour la vengeance", insiste-t-il. Les deux amis feront "tout ce qui est en leur pouvoir pour parvenir à la paix". Ils souhaitent "vivre une vie normale, sans occupation, sans oppression, sans violence. Telle est notre mission".

Rami et Bassam ont beaucoup de respect l'un envers l'autre. Ils se disent conscients que leur amitié fait exception à la règle, mais pour eux, "c'est la voie rationnelle par laquelle les gens devraient agir". Et d'ajouter: "Nous sommes considérés comme extraordinaires, mais nous nous considérons comme ordinaires. C'est la façon humaine et normale d'agir".

>> Lire notre article : Israël - Palestine: deux pères endeuillés veulent que leur colère "ne serve pas qu'à la vengeance"

>> Ecouter leur témoignage dans La Matinale :

Un père palestinien et un père israélien qui ont perdu leur enfant témoignent à l’EPFL pour la réconciliation
Un père palestinien et un père israélien qui ont perdu leur enfant témoignent à l’EPFL pour la réconciliation / La Matinale / 4 min. / jeudi à 07:00

ENQUETE - L'industrie horlogère suisse se repose de plus en plus sur les contrats temporaires

Après trois années de croissance spectaculaire, une crise se profilerait dans l'horlogerie en raison notamment de la baisse de la demande chinoise. Depuis janvier, les exportations de montres suisses vers la Chine ont en effet plongé de 21,1% et de 18,6% vers Hong Kong. Et les prévisions pour les prochains mois restent très défavorables pour ces deux marchés, selon la Fédération horlogère suisse.

Dans ce contexte, les travailleurs temporaires, nombreux dans le secteur de l'horlogerie suisse, seraient les premières victimes. Ils se retrouvent davantage sous pression, avec la menace encore plus forte de ne pas être rappelés.

Or, le travail temporaire a explosé en Suisse ces 30 dernières années, passant d'environ 71'000 personnes en 1993 à un chiffre record de 438'925 personnes avec un emploi intérimaire en 2022, montre une enquête de Mise au Point. L'horlogerie est particulièrement concernée. Dans les ateliers de production, certaines grandes marques suisses n'embaucheraient à l'heure actuelle que des intérimaires.

>> Lire notre article : L’industrie horlogère met la pression sur les intérimaires

>> Le document de Mise au Point :

L’industrie horlogère met la pression sur les intérimaires
L’industrie horlogère met la pression sur les intérimaires / Mise au point / 13 min. / dimanche à 20:15

INTERVIEW - Markus Häfliger: les coupes dans les médias sont "dangereuses pour la démocratie"

Pour l'ex-journaliste politique star en Suisse alémanique Markus Häfliger, invité dans La Matinale cette semaine, les coupes budgétaires qui se sont produites ces dernières années dans les médias romands se sont tellement multipliées qu'elles sont désormais "dangereuses pour le fonctionnement de notre démocratie".

Journaliste suisse de l'année 2015, il a collectionné en deux décennies les scoops politiques, parmi lesquels le scandale des signatures falsifiées dans le cadre de la récolte de paraphes pour les initiatives populaires et les référendums. Cette affaire révèle "un problème vraiment important au niveau de notre démocratie directe". Ce type d'investigation constitue, selon lui, l'une des missions principales du métier de journaliste.

Il pointe le fait que la publicité se concentre de plus en plus sur Facebook ou Google, privant les médias de leur revenu principal, et que les gens achètent de moins en moins de journaux. Conséquence: des rédactions amaigries, avec "des journalistes qui n'ont plus le temps de s'investir dans des recherches compliquées, tout en ne sachant pas si elles vont aboutir". Au final, "il y aura donc aussi moins de scandales politiques qui sortiront", estime Markus Häfliger.

>> Lire notre article : "C'est dangereux pour la démocratie": Markus Häfliger déplore l'impact des coupes dans la presse romande

>> Ecouter l'interview de Markus Häfliger dans La Matinale :

L'invité de La Matinale - Markus Häfliger, journaliste star de Suisse alémanique
L'invité de La Matinale - Markus Häfliger, journaliste star de Suisse alémanique / La Matinale / 14 min. / mardi à 07:00

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