La Suisse a été le premier pays d'Europe à introduire une vignette autoroutière et une redevance sur le trafic des poids lourds. L'objectif était d'assurer l'aménagement et l'entretien des routes nationales.
Avec un prix annuel fixe, la vignette offre une alternative rentable aux systèmes de péage d'autres pays. D'autres Etats ont adopté le même système, comme l'Autriche, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie.
Les recettes brutes de la vente de vignettes en Suisse s'élèvent à environ 360 millions de francs par an, dont environ un tiers provient des automobilistes étrangers.
Des controverses
L'introduction de la vignette a été précédée de grandes discussions. A l'étranger, la nouvelle "taxe d'entrée" a été perçue comme désavantageuse pour les usagers de courte durée. En Suisse, les professionnels du tourisme craignaient que les visiteurs étrangers ne viennent plus.
Les critiques ne se sont jamais complètement tues: selon eux, les automobilistes étaient indûment ponctionnés en plus des taxes sur les carburants. En 1990, le Parlement fédéral s'est toutefois clairement prononcé contre deux initiatives visant à supprimer immédiatement la vignette. Ces initiatives ont ensuite été retirées.
En 1994, les citoyens et citoyennes ont décidé d'ancrer définitivement la vignette dans la Constitution. En 1995, son prix a été augmenté à 40 francs en raison du renchérissement. En 2013, les électeurs ont clairement rejeté une augmentation à 100 francs et l'extension du réseau des routes nationales.
Un tiers des Helvètes achète déjà l'édition numérique
L'introduction de l'e-vignette en 2023 a marqué le début d'une nouvelle ère. Dès 2024, environ un tiers des vignettes vendues ont été achetées sous forme numérique.
Depuis l'introduction de la vignette, des personnes particulièrement avides d'économies ont toujours tenté d'éviter de l'acheter ou du moins d'en réduire le coût - parfois avec succès. Fin 1984 déjà, un inconnu proposait des vignettes falsifiées au prix alléchant de cinq francs dans un centre commercial de Cham ZG. La police ne l'a jamais attrapé.
Afin de rendre les falsifications plus difficiles, un filigrane a été introduit en 1999 et l'amende a été doublée, passant de 100 à 200 francs.
ats/miro