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Viola Amherd dénonce l'aggravation des conflits mondiaux à la tribune de l'ONU à New York

La présidente de la Confédération Viola Amherd est venue réaffirmer au siège des Nations Unies la nécessité de l'ONU pour faire face aux tumultes du monde
La présidente de la Confédération Viola Amherd est venue réaffirmer au siège des Nations Unies la nécessité de l'ONU pour faire face aux tumultes du monde / 19h30 / 1 min. / mardi à 19:30
Viola Amherd a dénoncé mardi lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York la multiplication des "violations grossières des droits de l'homme et le mépris flagrant des frontières internationalement reconnues". Elle a exprimé l'inquiétude de la Suisse face à l'aggravation des tensions.

Depuis 2002, année du oui du peuple suisse à l'adhésion à l'ONU, "le monde a changé mais pas nos principes", a observé Viola Amherd lors du débat général de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies. "La force risque de prendre le pas sur le droit et le recours à la force a considérablement augmenté."

La présidente de la Confédération a prévenu: "Le monde ne doit pas se diviser en blocs. Cela implique que nous soyons prêts à négocier avec toutes les grandes régions du monde. Le droit international doit toujours constituer la base" sur laquelle reposent les efforts en faveur de la paix et de la sécurité.

Ukraine, Myanmar, Proche-Orient, Soudan

La présidente a cité les conflits et les violations du droit humanitaire au Myanmar, en Ukraine, au Proche-Orient, au Soudan. "Mon pays s’est fortement engagé pour que le Conseil de sécurité adopte des résolutions de cessez-le-feu à Gaza et au Soudan notamment", a-t-elle rappelé.

"Il est urgent que ces résolutions soient mises en oeuvre et respectées. De même, nous appelons avec insistance à un retour immédiat à la cessation totale des hostilités de part et d’autre de la Ligne bleue (qui marque la frontière libano-israélienne ainsi que la frontière du Liban avec le plateau du Golan, ndlr)".

Viola Amherd a déploré le lourd tribut payé par les populations civiles dans les zones de conflit et souligné l'engagement de la Suisse pour promouvoir la paix.

Changement climatique et désinformation

Inquiète du changement climatique, Viola Amherd a dit par ailleurs qu'il était "crucial que nous prenions des mesures courageuses pour l’avenir. De nombreux accords internationaux sur l’environnement ne sont pas appliqués ou de manière insuffisante. Cela conduit à une destruction massive de notre environnement".

La présidente s'est déclarée aussi "préoccupée par l'augmentation de la désinformation, qui sape la liberté d'opinion basée sur des faits. Des acteurs privés et étatiques diffusent des fausses informations (...) afin d’attiser la polarisation. La désinformation est un poison".

Plaidant pour le multilatéralisme, Viola Amherd a encore dit que "nous avons besoin d’un cadre dans lequel nous pouvons travailler ensemble, en partenariat, pour trouver des solutions. C’est justement ce cadre que nous offrent les Nations unies. A nous de rendre cette institution plus forte".

boi avec ats

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Ignazio Cassis inquiet du nombre de conflits armés

Egalement présent à la réunion de l'ONU, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis s'est dit préoccupé par l'augmentation globale du nombre de conflits armés - 120 actuellement, contre à peine deux douzaines il y a 25 ans - à la suite desquels des millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire et de protection.

Le Tessinois s'est aussi dit inquiet du fait que les collaborateurs de l'ONU ont été de plus en plus souvent la cible d'attaques l'année dernière.

La Suisse a présenté l'été dernier la résolution 2730 du Conseil de sécurité sur la protection du personnel humanitaire et de l'ONU, qui a été adoptée avec le soutien de 98 Etats membres de l'institution. Elle réaffirme l'obligation des Etats et des parties d'un conflit de respecter et de protéger le personnel humanitaire et de l'ONU, y compris le personnel national et local, et condamne les attaques.

"Les travailleurs humanitaires sont une ligne d'espoir pour des millions de civils dans le monde entier, qui risquent leur vie chaque jour pour aider et protéger les personnes touchées. Nous devons mieux protéger leur capacité à effectuer ce travail vital", a déclaré le conseiller fédéral.

Des discussions sur l'Ukraine mardi

Ignazio Cassis sera présent au Conseil de sécurité lorsque la situation en Ukraine sera discutée mardi après-midi. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken participeront également à la réunion.

On ne sait pas encore si le ministre russe des affaires étrangères Sergey Lavrov, également présent à l'ONU, assistera à la réunion.