Le Conseil fédéral estime que l'initiative sur la responsabilité environnementale "va trop loin"

Le Conseil fédéral s'oppose à l'initiative sur la responsabilité environnementale
Le Conseil fédéral s'oppose à l'initiative sur la responsabilité environnementale / Forum / 3 min. / hier à 18:00
Quelques heures après les partisans de l'initiative sur la responsabilité environnementale, le Conseil fédéral est lui aussi entré en campagne. Le ministre de l'Environnement Albert Rösti a recommandé jeudi au peuple suisse de rejeter ce texte qui "va trop loin".

L'initiative populaire "pour une économie responsable dans les limites de la planète" (initiative pour la responsabilité environnementale) demande que l'économie suisse évolue à l'intérieur des limites imposées par la nature. Le Conseil fédéral et le Parlement reconnaissent qu'il faut ménager les ressources.

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Une grande importance est déjà accordée à la protection de l'environnement, estime le gouvernement, qui assure que la Suisse agit en ce sens depuis des décennies.

Restriction de la consommation

"Nous reconnaissons que les ressources naturelles doivent être protégées. Mais l'approche défendue par l'initiative aura de lourdes conséquences pour la population et l'économie", a déclaré Albert Rösti devant les médias à Berne. "Il faudrait réduire la consommation par trois pour respecter l'initiative."

Il faudra renoncer au niveau de vie auquel nous sommes habitués

Albert Rösti

La consommation subirait des restrictions dans les domaines de l'alimentation, du logement, de l'habillement et de la mobilité, a observé le conseiller fédéral. Les restrictions imposées auraient également des conséquences sur les déplacements, les loisirs et les vacances. "Il faudra renoncer au niveau de vie auquel nous sommes habitués", a averti le ministre.

Adapter la production

Les produits et services destinés au marché suisse seraient soumis à des exigences plus strictes que celles en vigueur à l'étranger, a encore avancé le ministre de l'Environnement. Et de prévenir que la place économique suisse serait affaiblie.

De nombreuses entreprises devraient adapter leur production ou renoncer à certains produits. En conséquence, le marché helvétique pourrait devenir moins attrayant et les entreprises pourraient quitter le territoire. Des emplois seraient perdus. Et de nombreux biens de consommation courante deviendraient plus chers. Les personnes aux revenus les plus bas en pâtiraient, a prévenu Albert Rösti.

Enfin, atténuer les effets de l'initiative sans grever le budget de l'Etat serait impossible. Par ailleurs, le délai de dix ans est trop court pour mettre en place les mesures nécessaires, a encore ajouté le ministre. Les Suisses trancheront le 9 février.

ats/asch

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