Résumé de l’article
Interdits de casinos en Suisse, mais libres d'aller jouer dans les pays voisins
Parmi les pays voisins de la Suisse, seul le Liechtenstein exclut de ses casinos les quelque 100'000 joueurs et joueuses frappés d'une interdiction sur le territoire helvétique. Cette mesure de prévention est entrée en vigueur le mardi 7 janvier 2025.
Pour la fondation Addiction Suisse, la Confédération ne doit pas s’arrêter au Liechtenstein. "Nous prônons que le même type d’accord soit trouvé avec la France, l'Autriche, l'Allemagne et l'Italie, mais beaucoup de travail politique reste à faire pour y arriver", estime Luca Notari, chef de projet, dans le 19h30 de la RTS.
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Depuis l’année passée, la Confédération est en discussion avec la France, mais les cadres légaux sur les jeux d'argent sont très différents entre les deux Etats. "En France, l'exclusion se fait sur une base volontaire", détaille Ingrid Ryser, porte-parole de l'Office fédéral de la justice.
"Des discussions ont eu lieu entre nos deux pays sur les possibilités de coopération concernant l’échange de données des joueurs exclus. A long terme, il n'est pas impossible qu'un accord bilatéral avec la France soit envisagé", précise-t-elle.
Profiter des différences réglementaires
En France voisine, pas moins d'une dizaine d'établissements se trouvent à portée de main des joueurs suisses interdits de salles de jeux. Ils peuvent y dépenser leur argent en toute légalité. A côté de Genève, par exemple, le casino français de St-Julien accueille régulièrement des clients helvétiques.
Ces personnes représentent environ 15% de la clientèle totale. "Dans ces 15%, on sait très bien qu’il y a une proportion de gens, de joueurs qui viennent dans les casinos en France, ici notamment, parce qu’ils sont interdits sur le territoire helvétique", reconnaît Patrick Péquiot, directeur du casino.
Quand je jouais au-delà de mes moyens, [...] il n'y avait personne au sein du casino pour me dire qu'il faudrait que je limite les mises
Sous couvert d'anonymat, un joueur vaudois a accepté de livrer son témoignage à la RTS. "Un temps, je fréquentais un casino frontalier français. J’y allais quatre à cinq fois par mois. Je dépensais en moyenne 500 euros par session", raconte-t-il.
"Quand je jouais au-delà de mes moyens, que j'avais des attitudes un peu nerveuses, il n'y avait personne au sein du casino pour me dire qu'il faudrait que je limite les mises".
Sujet TV: Julien Guillaume
Adaptation web: Raphaël Dubois