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L'UDC exige la démission de Viola Amherd, estimant qu'elle gère mal l'armée
"La Suisse n'est plus du tout en mesure de veiller de manière autonome à la sécurité du pays et de la population", écrit l'UDC dans un communiqué. La Suisse se retrouve dans cette situation en raison d'"errements politiques" et d'"erreurs de casting" au sein du Département fédéral de la défense (DDPS).
Selon l'UDC, "la liberté, la neutralité ainsi que la sécurité extérieure et intérieure de la Suisse sont menacées". De plus, Viola Amherd "préfère s'occuper des questions de genre dans l'armée plutôt que de l'équipement", ont encore relevé les cadres du parti réunis samedi à Bad Horn (TG) pour leur congrès annuel.
"Je crois que Madame Amherd et son état-major ne mettent pas les priorités au bon endroit. On voit qu'ils mettent énormément d'efforts pour faire des programmes dits de diversité et d'inclusion dans l'armée. Aujourd'hui, ce qui est demandé à l'armée, c'est de mettre en oeuvre les programmes d'investissements voulus par le Parlement et on voit qu'il y a de grandes difficultés", a aussi critiqué le conseiller national fribourgeois Nicolas Kolly dans le 19h30.
Le Centre riposte
Sollicité samedi, le DDPS a renoncé à prendre position sur les reproches de l'UDC à l'encontre de l'élue valaisanne.
Des parlementaires du Centre, le parti de la conseillère fédérale, ont eux riposté aux critiques émises par l'UDC sur le réseau social X: "Dans les dernières décennies, alors que le DDPS se trouvait sous la direction de l'UDC, on a excessivement épargné dans l'armée et mené x projets hasardeux. S'en prendre maintenant à la première femme ministre, qui rend l'armée capable d'assumer son rôle de défense, n'est pas crédible", écrit la conseillère aux Etats argovienne Marianne Binder à l'adresse de l'UDC.
Au micro de la RTS, le conseiller aux Etats jurassiens Charles Juillard reconnaît aussi des problèmes, mais on rappelle qu'ils ne datent pas d'hier: "Je constate simplement que, pendant très longtemps, l'armée et les systèmes de sécurité ont souffert de désinvestissements, parce que la situation géopolitique était différente. Et on a peut-être pas eu la sagesse de maintenir un bon niveau de sécurité à ce moment-là."
Du côté des Vert-e-s, on dénonce aussi certains dysfonctionnements, mais on pointe plutôt les dépassements de budget et le manque de ressources: "On va recevoir de nouveaux avions de combat, on va dépenser près de 7 milliards pour ces avions et les systèmes qui permettront de les faire voler ne sont pas disponibles. Dans ce sens-là, il y a aujourd'hui des problèmes graves de gestion dans le département de madame Amherd. C'est à elle et au chef de l'armée de prendre leurs responsabilités", a estimé le conseiller national neuchâtelois Fabien Fivaz.
La délégation des finances inquiète
Pendant la session d'hiver, la délégation des finances des Chambres fédérales a envoyé une lettre à la cheffe du DDPS. Dans ce courrier, elle exprimait son inquiétude quant à l'état de plusieurs projets menés au sein de l'armée, a précisé Lars Guggisberg, conseiller national (UDC/BE) et président de la délégation, à Keystone-ATS samedi. La NZZ et le Blick se sont faits l'écho de ce courrier dans leurs éditions de samedi.
Selon la délégation, certains projets du DDPS seraient mal en point. Il s'agirait entre autres de l'acquisition de drones et du renouvellement d'un système de conduite et de communication. Un entretien avec Viola Amherd est prévu à la mi-février.
Le DDPS, qui a confirmé la teneur de la missive, précise qu'il répondra à la délégation dans le cadre de leur prochaine réunion.
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ats/boi