Le décès du membre d'équipage de Swiss aurait été causé par un manque d'oxygène

Le décès du membre d'équipage de Swiss aurait été causé par un manque d'oxygène. [Keystone - Gaetan Bally]
Atterrissage d'urgence à Graz: le steward de Swiss serait mort d'une lésion cérébrale hypoxique / Le Journal horaire / 22 sec. / dimanche à 08:02
Le membre d'équipage de Swiss décédé après un atterrissage d'urgence en Autriche est mort d'une lésion cérébrale due à un manque d'oxygène, selon les résultats provisoires de l'autopsie communiqués à la presse alémanique. Le modèle des masques de protection utilisés lors du vol est désormais mis en cause.

Le cerveau du steward a été gravement endommagé par un manque d'oxygène en raison d'une lésion cérébrale hypoxique, a précisé au SonntagsBlick et à la NZZ am Sonntag un porte-parole du parquet de Graz, où le membre d'équipage avait été hospitalisé après un atterrissage d'urgence d'un vol Swiss reliant Bucarest à Zurich en raison de fumée présente dans l'appareil.

La victime souffrait en outre d'une bronchite purulente et avait un cœur hypertrophié, mais les enquêteurs ne savent pas si ces deux derniers éléments ont eu une influence dans le drame.

Ces résultats d'autopsie sont encore provisoires. D'autres examens et analyses chimiques doivent encore être menés pour connaître les raisons exactes des lésions cérébrales. L'évaluation finale devrait durer plusieurs semaines.

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La victime est un Suisse de 23 ans qui avait commencé sa formation chez Swiss en octobre, rapporte le SonntagsBlick. Il est décédé aux soins intensifs. La compagnie aérienne n'avait jusqu'ici jamais connu la perte d'un membre d'équipage.

L'efficacité des masques questionnée

Selon la NZZ am Sonntag, l'avion était équipé de masques spéciaux conçus pour protéger les membres d'équipage en cas d'incendie ou de fumées toxiques, mais la question de savoir pourquoi certains stewards n'ont pas pu se protéger correctement subsiste.

Ce n'est pas la première fois que des problèmes liés à ces masques sont signalés, relève le journal alémanique. En juillet 2023, lors d'un vol opéré par Swiss au-dessus de la Manche, certains masques se sont avérés défectueux après avoir été déballés, comme l'a révélé un rapport du Service suisse d'enquête de sécurité (SESE).

En octobre de la même année, Swiss avait annoncé un programme de remplacement des masques défectueux sur plusieurs mois. Ce processus n'était cependant pas encore achevé lors de l'incident du 23 décembre dernier, et les anciens modèles étaient toujours utilisés.

Leur remplacement nécessite entre huit et seize mois, défend dimanche la porte-parole de Swiss, Meike Fuhlrott, dans la NZZ. Elle souligne que ces masques sont certifiés et utilisés par d'autres compagnies aériennes. Swiss précise par ailleurs que la majorité de sa flotte est déjà équipée de masques d'un nouveau fabricant. Leur remplacement total est prévu pour le premier trimestre 2025.

Le MPC mobilisé

La SonntagsZeitung révèle, elle, que le Ministère public de la Confédération (MPC) est désormais actif dans cette affaire. Il ne mène pas d'enquête pénale pour le moment, mais est en contact étroit avec les autorités autrichiennes, selon un porte-parole du MPC.

L'investigation se concentre sur la panne du moteur de l'Airbus A220-300 accidenté et l'efficacité des masques de protection, précise la SonntagsZeitung. L'incident a révélé un défaut jusqu'ici inconnu sur le moteur, qui sera démonté et examiné aux Etats-Unis.

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L'entreprise américaine RTX Corporation, propriétaire de Pratt & Whitney, fabricant du moteur défectueux, et de Collins Aerospace, producteur des masques, est désormais sous les projecteurs. La société n'a pas commenté les éventuels défauts de ses produits, mais assure coopérer avec les autorités pour éclaircir les circonstances de l'incident.

iar/vajo avec l'ats

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