Maxime Moix: "La Suisse doit agir pour l'environnement de manière socialement acceptable"

L'invité de La Matinale (vidéo) - Maxime Moix, vice-président des Jeunes du Centre Suisse
L'invité de La Matinale (vidéo) - Maxime Moix, vice-président des Jeunes du Centre Suisse / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 14 min. / hier à 07:32
Le 9 février prochain, les Suisses voteront sur l’initiative pour la responsabilité environnementale. Ce texte vise à limiter d'ici dix ans l’impact environnemental en alignant la consommation nationale sur les limites planétaires. Maxime Moix, vice-président des jeunes du Centre Suisse, juge l'initiative "irréaliste" et "socialement inacceptable".

Invité lundi dans La Matinale de la RTS, Maxime Moix, 28 ans, estime que l'initiative pour la responsabilité environnementale a un objectif ambitieux, mais qu'elle est "irréaliste", car manquant de mesures concrètes et d'une feuille de route claire.

Selon le jeune Valaisan, la volonté de réduire l'empreinte de gaz à effet de serre de 90% en dix ans, comme le propose l'initiative, est irréaliste. Il rappelle que la Suisse vise déjà la neutralité climatique d'ici 2050.

Dix ans, c'est vraiment un claquement de doigts

Maxime Moix, vice-président des jeunes du Centre Suisse

"Dix ans, c'est vraiment un claquement de doigts, et donc en cela cette initiative est beaucoup trop extrême et restrictive", estime-t-il.

"Problème de calendrier"

"Il y a un problème de calendrier. Nous ne pouvons pas simplement faire des promesses en l'air qui impacteront le pouvoir d'achat des ménages, qui menaceront très clairement notre prospérité et notre qualité de vie", argue-t-il.

Tout en reconnaissant la nécessité d'agir et sans remettre en question les constats des scientifiques sur le changement climatique, le jeune politicien insiste sur l'importance de prendre des mesures "réalistes". "C'est avec des solutions coordonnées et pragmatiques que l'on peut avancer. Force est de constater que ce texte ne l'est pas du tout", juge-t-il.

Je ne fais pas partie de ceux qui disent que la Suisse ne doit rien faire parce qu'elle est un nain comparée à l'Inde ou à la Chine.

Maxime Moix, vice-président des jeunes du Centre Suisse

"Je ne fais pas partie de ceux qui disent que la Suisse ne doit rien faire parce qu'elle est un nain comparée à l'Inde ou à la Chine. La Suisse doit tout de même prendre ses responsabilités et agir, mais avec proportionnalité", reconnaît-il.

Impacts économiques

Maxime Moix insiste également sur l'aspect "social" des mesures à prendre, mettant en garde contre les impacts économiques de l'initiative menant, selon lui, à une "augmentation drastique des prix".

>> Ecouter aussi les explications des enjeux de l'initiative :

Initiative pour la responsabilité environnementale et ses implications en cas de oui. [Kerystone - L. Calçada]Kerystone - L. Calçada
Initiative pour la responsabilité environnementale et ses implications en cas de oui / La Matinale / 1 min. / hier à 06:31

Les contraintes sur la production, demandées par l'initiative, affecteraient principalement le logement, l'alimentation et l'agriculture. "Selon certaines estimations, notamment celles de l'Union suisse des paysans, les prix pourraient doubler, voire tripler pour certaines denrées alimentaires", ajoute-t-il.

Le vice-président des jeunes du Centre Suisse se dit toutefois convaincu que l'inaction face au changement climatique entraînera des coûts élevés. "C'est la raison pour laquelle le Centre s'engage dans des politiques climatiques et énergétiques durables", ajoute-t-il.

Propos recueillis par: Pietro Bugnon

Adaptation web: Miroslav Mares

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