Résumé de l’article
Qui pour remplacer Viola Amherd? Les premiers scénarios circulent à Berne
Au sein du Parlement et du parti lui-même, plusieurs noms circulent déjà pour prendre la place de Viola Amherd au gouvernement. A commencer par Gerhard Pfister, l'actuel président du Centre. Le fait que le canton de Zoug n'a plus été représenté au Conseil fédéral depuis 1982 pourrait jouer en sa faveur.
À 62 ans, ce fin stratège politique et doyen de fonction du Conseil national (soit l'élu qui siège depuis le plus longtemps sans interruption, ndlr) a récemment annoncé sa démission de la présidence du parti, laissant place à des spéculations sur ses ambitions fédérales. Sa forte personnalité pourrait toutefois être un frein, pouvant agacer, voire effrayer, ses adversaires politiques, soit une grande partie des parlementaires qui éliront le prochain conseiller fédéral.
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Une place pour les Romands?
Un autre nom souvent mentionné est celui de Martin Candinas, originaire des Grisons. Âgé de 44 ans, il a assuré la présidence du Conseil national en 2023. Sa personnalité chaleureuse et son aptitude à rassembler sont des atouts qui pourraient jouer en sa faveur s'il décide de se porter candidat.
Benedikt Würth, conseiller aux États et ancien membre du gouvernement saint-gallois, est également pressenti. Cependant, certains observateurs soulignent que sa proximité géographique et politique avec la libérale-radicale Karin Keller-Sutter pourrait jouer contre lui.
La radio télévision alémanique SRF évoque également les noms du conseiller aux États grison Stefan Engler et de son collègue d'Appenzell Rhodes-Intérieures Daniel Fässler.
Si le départ de Viola Amherd, germanophone, devrait favoriser la candidature d’un ou une germanophone, le nom d'Isabelle Chassot, conseillère aux États et ancienne membre du gouvernement fribourgeois, est aussi régulièrement cité. Malgré son refus répété de briguer le poste, notamment réaffirmé dimanche dans Mise au Point, plusieurs parlementaires interrogés par la RTS estiment qu’elle a la stature d'une conseillère fédérale.
La question du genre
Le départ de la Valaisanne soulève par ailleurs la question de la représentation féminine au Conseil fédéral. Si un homme est élu, il n’y aurait plus que deux femmes sur sept conseillers fédéraux, à savoir Karin Keller-Sutter et Elisabeth Baume-Schneider. Cette perspective inquiète particulièrement à gauche. Mais la présidente des femmes du Centre Christina Bachmann-Roth, interrogée dans le 12h30, insiste aussi sur la nécessité d'inclure au moins une femme sur le ticket officiel.
Si un homme est élu en mars pour remplacer Viola Amherd, ce sera la première fois depuis 19 ans que le Centre ne sera pas représenté par une femme au Conseil fédéral, après les "règnes" successifs de Doris Leuthard et Viola Amherd.
Sujet radio: Philéas Authier
Texte web: hkr
Les Verts invitent l'UDC à reprendre le DDPS
Les Verts estiment que le poste de ministre de la Défense vacant devrait revenir à un représentant de l'UDC. "Nous reconnaissons que Viola Amherd a grandement œuvré en faveur de l’égalité des femmes dans le sport", salue le parti écologique dans un communiqué. Et d'ajouter: "L'UDC doit maintenant tenir parole et assumer ses responsabilités en reprenant le DDPS".
Dans cette perspective, Albert Rösti, le plus récemment élu des deux membres UDC au gouvernement, pourrait hériter du département de la Défense, selon les Verts. Toutefois, l'UDC rejette cette option.
À noter que la répartition des départements au sein du Conseil fédéral relève exclusivement de la compétence de ce dernier.