Viola Amherd. [Keystone]
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Viola Amherd crée la surprise en annonçant sa démission, Le Centre déjà mobilisé pour la succession 

- La conseillère fédérale Viola Amherd a annoncé mercredi sa démission. Elle quittera le gouvernement au 31 mars 2025.

- La centriste valaisanne a été élue au Conseil fédéral en 2018. Depuis 2019, elle dirige le Département de la défense, de la protection de la population et des sports.

- L'annonce de la démission intervient quelques semaines après que Viola Amherd a terminé son année présidentielle.

Suivi assuré par RTSinfo

20h15

Répartition des sièges au Conseil fédéral: la bataille entre le PLR et le Centre relancée?

Le départ d’un conseiller fédéral reste un secret bien gardé. Cependant, une démission pourrait déclencher d’autres mouvements au sein du Conseil fédéral.

À Berne, on évoque le scénario où Ignazio Cassis du PLR quitterait ses fonctions pour contrer les ambitions du Centre d’obtenir un deuxième siège. Cela entraînerait une double élection ce printemps, rendant difficile pour le Centre de faire élire deux conseillers fédéraux le même jour, et garantissant au PLR son second siège. Toutefois, un départ de Cassis, en pleine année cruciale pour les relations avec l’Europe, reste pour l'heure une pure spéculation.

>> Les précisions dans Forum :

Répartition des sièges au Conseil fédéral: la bataille entre le PLR et le Centre relancée?
Répartition des sièges au Conseil fédéral: la bataille entre le PLR et le Centre relancée? / Forum / 5 min. / aujourd'hui à 19:00

20h05

"Une femme qui a marqué le DDPS", une démission stupéfiante: premières réactions de la presse

Viola Amherd aura marqué le Département de la défense "comme aucun des hommes qui l'ont précédée", estiment 24 Heures et la Tribune de Genève. Parmi ses succès: convaincre les Suisses d'acheter un nouvel avion de combat.

La Haut-Valaisanne a aussi "verdi l'armée en la rendant plus écolo, et rosi en faisant de la promotion des femmes une priorité". Aidée par le contexte international, elle a aussi redonné des moyens à l'armée, ce qui lui a valu des critiques aussi bien de la gauche que de la droite, rappellent les deux titres. Et d'ajouter que les critiques glissent sur cette ministre "en téflon".

Voyant l'OTAN comme un partenaire, elle a "repoussé d'un cran la sacro-sainte neutralité", organisé un sommet sur la paix en Ukraine au Bürgenstock et tout fait pour accueillir Ursula von der Leyen au moment de solder la fin des négociations avec l'UE, listent encore les deux quotidiens. Et de conclure: "En à peine six ans, Viola Amherd aura su insuffler une vision de la Suisse qui s'inscrit bien au-delà de ses montagnes".

Une démission "stupéfiante" pour La Liberté

Pour La Liberté, la démission de Viola Amherd est "stupéfiante" et donne l'impression que l'UDC vient de "remporter une éclatante victoire" en la poussant vers la sortie. Le PLR aurait tout intérêt à ce qu'Ignazio Cassis quitte le gouvernement en même temps que la Haut-Valaisanne, selon le quotidien fribourgeois.

Viola Amherd a su mener ses affaires avec plus ou moins de doigté, "sans faire des étincelles", écrit La Liberté. Et de relever que son plus grand succès est sans conteste l'acceptation en votation populaire de l'achat de nouveaux avions de combat.

Si Gerhard Pfister, président démissionnaire du Centre, est "dans les starting-blocks" pour succéder à Viola Amherd, La Liberté estime que la candidature de la Fribourgeois Isabelle Chassot n'est pas enterrée, même si celle-ci a affirmé n'être pas candidate.

Le PLR aurait tout intérêt à ce qu'Ignazio Cassis parte en même temps que Viola Amherd afin de "boulonner son deuxième siège branlant" au Conseil fédéral. Or un double départ "ouvrirait le champ des possibles", estime le quotidien fribourgeois.

17h20

Viola Amherd: "Il est temps de laisser la place à du sang neuf"

L'annonce de la démission de la conseillère fédérale Viola Amherd a créé la surprise ce mercredi. La Valaisanne a fait sa déclaration à la fin d'une conférence de presse régulière.

"Après plus de 30 ans de politique active, dont plus de 25 ans dans une fonction exécutive, il est temps de laisser la place à du sang neuf", a-t-elle déclaré.

En réponse à un journaliste qui lui demandait les motivations de sa décision, la ministre de la Défense a plaisanté. Elle a sauté le pas grâce aux journalistes qui lui ont posé "tous les jours" la question de savoir quand elle démissionnerait, a-t-elle expliqué en souriant.

Viola Amherd: "Il est temps de laisser la place à du sang neuf".
"Il est temps pour moi de passer le relais", annonce la conseillère fédérale Viola Amherd / L'actu en vidéo / 1 min. / aujourd'hui à 16:50

17h10

Dossiers importants en suspens au Département de la défense

La succession de la conseillère fédérale Viola Amherd sera réglée lors de la session de mars. Il est possible que la nouvelle élue ou le nouvel élu reprenne le Département de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) qu'elle a dirigé pendant six ans - et donc une série de dossiers intéressants.

FINANCES DE L'ARMÉE : La guerre d'agression menée par la Russie en Ukraine a encore renforcé l'importance de l'armée. Le Parlement a décidé d'augmenter le budget pour l'année en cours et le plafond de dépenses pour les années à venir. D'ici 2032, les moyens de l'armée devraient être portés à 1% du PIB. Il appartient désormais au DDPS de définir les priorités. L'argent supplémentaire permettrait par exemple d'accélérer la modernisation des troupes au sol et l'équipement des formations de l'armée. La planification concrète des biens d'armement à acquérir et des années concernées n'est pas encore terminée. La cyberdéfense doit également être renforcée. L'Office fédéral de la cybersécurité est récemment entré en service.

>> Lire à ce sujet : Au terme d'un vif débat, les Chambres accordent 4 milliards de plus à l'armée pour les années 2025-2028 et L'armée veut 13 milliards pour renforcer ses capacités d'ici 2031

OBLIGATION DE SERVICE : Des solutions sont recherchées pour remédier à la baisse des effectifs de l'armée et de la protection civile. Le premier modèle est l'"obligation de servir dans la sécurité", qui s'appliquerait exclusivement aux hommes suisses. Ceux-ci devraient accomplir leur service soit dans l'armée, soit dans la protection contre les catastrophes. La protection civile et le service civil actuels seraient fusionnés au sein de cette organisation relevant de la compétence des cantons. Le deuxième modèle est l'"obligation de servir en fonction des besoins", qui s'appliquerait désormais aux hommes et aux femmes. Toutefois, seules les personnes effectivement nécessaires pour alimenter l'armée et la protection civile devraient accomplir leur service. Le service civil serait maintenu dans ce modèle. Une "participation des étrangers à l'obligation de servir" doit également être examinée - on pense à la protection contre les catastrophes. Le DDPS doit proposer au Conseil fédéral, d'ici fin 2027, la marche à suivre en matière de modèles de service.

>> Lire à ce sujet : Le Conseil fédéral veut renforcer les effectifs de la protection civile et Les femmes pourraient compenser la baisse d'effectifs de l'armée

POLITIQUE DE SÉCURITÉ : Une stratégie de politique de sécurité doit être élaborée d'ici fin 2025 sous la direction du Secrétariat d'État à la politique de sécurité (Sepos). L'objectif est notamment de renforcer la sécurité et les capacités de défense de la Suisse. Une commission d'experts avait émis plus d'une centaine de recommandations à ce sujet. Le Conseil fédéral désigne la défense contre les attaques hybrides ainsi que la coopération avec l'OTAN et les Etats voisins comme des priorités. L'UDC s'oppose notamment à un rapprochement avec l'OTAN. Son initiative sur la neutralité est en suspens au Parlement. Elle demande l'inscription dans la Constitution de la neutralité armée perpétuelle et d'une large interdiction des sanctions. Le Conseil fédéral recommande de rejeter cette initiative populaire sans contre-projet.

>> Lire à ce sujet : Une commission fédérale présente 100 recommandations pour la sécurité suisse de demain et Depuis la guerre en Ukraine, la Suisse pousse pour se rapprocher de l'Otan

JETS DE COMBAT : L'achat de 36 nouveaux avions de combat F-35 du constructeur américain Lockheed Martin est sous toit. Ces avions doivent remplacer la flotte actuelle de F/A-18 Hornet et de F-5 Tiger à partir de 2030. Il est prévu que les ingénieurs suisses puissent assembler et tester une partie des nouveaux avions de combat en Suisse, chez Ruag, à partir de 2027, après avoir suivi une formation adéquate aux Etats-Unis et avec le soutien technique de Lockheed Martin. Pour la direction du département, il s'agit de respecter le calendrier - et de veiller à ce qu'il n'y ait pas de retards ou de dépassements de coûts. En outre, le DDPS cherche une solution de remplacement pour la "Patrouille Suisse", dont l'avenir est incertain après la mise hors-service des avions de combat F-5 Tiger.

Le Parlement valide l'achat des avions de combat américains F-35 et La Patrouille suisse fête ses 60 ans, mais son avenir est incertain

SERVICE DE RENSEIGNEMENT : Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) est également rattaché au DDPS. Dans le cadre de la révision prévue de la loi sur le renseignement, des possibilités supplémentaires sont prévues pour que le SRC puisse remplir sa mission. L'autorité indépendante de surveillance du service de renseignement avait constaté au printemps de graves lacunes dans l'administration et la gestion du personnel du SRC. Ces dernières années, l'autorité n'aurait ainsi pas toujours pu fournir la totalité de ses prestations. Le projet de réforme est cependant partiellement retardé. Le DDPS veut scinder le projet en deux. Selon l'état actuel, la première partie de la réforme pourrait entrer en vigueur au plus tôt en 2027.

>> Lire à ce sujet : "Carences graves" dans l'encadrement du personnel du Service de renseignement de la Confédération

RUAG : Ces dernières années, le groupe d'armement Ruag, propriété de la Confédération, a fait l'objet de gros titres négatifs. Le Contrôle fédéral des finances a décelé des irrégularités dans les affaires concernant les chars Leopard 1. La ministre de la Défense Viola Amherd a évoqué des lacunes dans l'application des règles et des directives au sein de l'entreprise. C'est l'une des raisons pour lesquelles le gouvernement fédéral veut accroître son influence sur le groupe d'armement Ruag, propriété de la Confédération. A l'avenir, Ruag ne sera probablement plus organisée sous forme de SA de droit privé. Parmi d'autres variantes, une réintégration de Ruag au sein du DDPS est à l'étude. Le Département de la défense doit soumettre au Conseil fédéral, d'ici fin mai 2025, un projet de consultation sur la modification des bases légales. Selon les plans du Conseil fédéral, la partie internationale de Ruag doit être vendue puis liquidée.

>> Lire aussi à ce sujet : RUAG pourrait revenir dans le giron de la Confédération

SPORT : La Suisse accueillera l'été prochain le championnat d'Europe de football féminin. A moyen terme, le développement stratégique de l'encouragement du sport, du sport de masse aux grands événements, est une priorité pour la direction du DDPS. En raison de la situation financière tendue de la Confédération, des investissements importants dans l'encouragement du sport sont menacés.

>> Lire à ce sujet : Le Conseil fédéral veut mieux soutenir les grandes manifestations sportives

16h45

Revoir l'émission spéciale

>> Revoir l'intégralité de l'émission spéciale :

L'émission spéciale consacrée à la démission de Viola Amherd
L'émission spéciale consacrée à la démission de Viola Amherd / L'actu en vidéo / 19 min. / aujourd'hui à 15:38

16h35

La succession de Viola Amherd devra faire le ménage, dit le Parti socialiste

Le ou la successeure de Viola Amherd devra faire le ménage au sein de son département, aujourd'hui "en panne", selon le Parti socialiste. Il reproche sur Bluesky aux partis de droite d'avoir sapé la politique de la huitième femme à siéger au Conseil fédéral.

"Viola Amherd a fait l'objet d'une surveillance particulière et s'est souvent vue confrontée à des attaques de la droite, notamment en raison de son genre", écrit le PS mercredi.

Le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) est par conséquent aujourd'hui "en panne", les "débâcles en matière d'armement" se succédant. Les socialistes attendent donc du successeur de la Valaisanne qu'il "fasse le ménage" au sein du DDPS et mette un terme "au gaspillage de l'argent du contribuable".

16h15

Surpris de son départ, les Vert-e-s remercient Viola Amherd

Les Vert-e-s remercient également Viola Amherd pour son travail et soulignent son engagement pour l'égalité, en particulier dans le sport. Après les critiques adressées par l'UDC à la ministre, les Vert-e-s appellent le parti à prendre ses responsabilités et donc la tête du Département de la défense.

Les Vert-e-s sont surpris que Viola Amherd démissionne trois jours après les critiques acerbes de l'UDC. Ils regrettent ce départ, même s'ils ne partagent pas du tout les idées de la Valaisanne en matière de politique de sécurité, écrivent-ils mercredi dans un communiqué.

Viola Amherd a fait de la lutte contre le harcèlement un axe central de son mandat. Le programme Swiss Sport Integrity a vu le jour. C'est aussi grâce à la centriste que l'armée a fait son mea culpa et pris des mesures contre le harcèlement et la violence dans ses rangs, souligne le vice-président du groupe parlementaire Fabien Fivaz (NE), interrogé par Keystone-ATS.

Quant aux points plus négatifs de son mandat, le Neuchâtelois rappelle qu'elle a refusé au peuple la possibilité de se prononcer sur l'achat du F35, en signant les contrats avant le dépôt de l'initiative populaire des Vert-e-s. De plus, elle n'a pas réglé les problèmes laissés par ses prédécesseurs. De nombreux projets d'acquisition n'avancent pas ou font l'objet de dépassements de budgets, ajoute-t-il.

16h10

Succès sur les F-35, crise des chars Leopard, conférence du Bürgenstock: le bilan de Viola Amherd à la Défense

Viola Amherd, première femme à avoir dirigé le Département fédéral de la défense, tire sa révérence. Après avoir signé un grand succès dès son entrée en fonction sur les avions de combat F-35A, les critiques se sont enchaînées pour la Haut-Valaisanne. Mais son année présidentielle en 2024 a toutefois été couronnée par la fin des négociations avec l'UE.

>> Le bilan de Viola Amherd à la Défense dans Forum :

Succès sur les F-35, crise des chars Leopard, conférence du Bürgenstock: le bilan de Viola Amherd à la Défense
Succès sur les F-35, crise des chars Leopard, conférence du Bürgenstock: le bilan de Viola Amherd à la Défense / Forum / 14 min. / aujourd'hui à 19:00

>> Lire l'article complet : Succès sur les F-35, crise des chars Leopard, conférence du Bürgenstock: le bilan de Viola Ahmerd à la Défense

16h00

De quels cantons sont issus les conseillers fédéraux du Centre (ex-PDC)?

Pour l'heure, les précédents conseillers fédéraux du Centre (ex-PDC) venaient du Tessin (4), du Valais (3), Fribourg (3), Lucerne (3), Appenzell Rhodes-intérieures (2), Saint-Gall (2), Zoug (2), Argovie (1) et Obwald (1).

15h55

Le timing du départ de Viola Amherd surprend les Vert'libéraux

Le moment choisi par Viola Amherd pour quitter le Conseil fédéral surprend la vice-présidente des Vert'libéraux, Céline Weber. "Je pensais qu'elle allait au moins attendre la fin de l'Euro féminin cet été", dit-elle mercredi à Keystone-ATS.

"Je sais que le concours sportif organisé cet été en Suisse lui tenait à coeur", précise la conseillère nationale vaudoise, qui se dit "complètement surprise" par ce timing.

Le départ de la Valaisanne, prévu fin mars, pourrait d'ailleurs, à ses yeux, compliquer une éventuelle reprise par Gerhard Pfister, souvent cité comme papable et qui vient d'annoncer sa démission de la présidence du Centre. Son départ est prévu pour fin juin, soit trois mois après le celui de Viola Amherd.

"Ce n'est pas anodin un président de parti qui deviendrait conseiller fédéral", estime Céline Weber. Viola Amherd a d'ores et déjà indiqué mercredi après-midi que ces quelques mois d'écart entre les deux démissions n'empêchent pas le Zougois de lui succéder.

15h50

Le nom de Gerhard Pfister, entre autres, circule pour succéder à Viola Amherd

La démission de Viola Amherd ouvre la porte à sa succession. Plusieurs noms ont été avancés, notamment celui de Gerhard Pfister. Le parti tiendra une conférence de presse lundi prochain pour dévoiler le processus interne en vue de l'élection au Conseil fédéral.

L'annonce de Gerhard Pfister en début d'année pour fin juin a alimenté les rumeurs sur un départ de Viola Amherd, et sur son propre intérêt pour le poste. Sans se prononcer clairement, le Zougois ne l'a jusqu'ici pas exclu.

>> Lire aussi : Gerhard Pfister quittera la présidence du Centre cet été

>> Revoir son interview dans le 19h30 :

Entretien avec le président du Centre Gerhard Pfister, qui a récemment annoncé sa démission après 9 ans à la tête du parti
Entretien avec le président du Centre Gerhard Pfister, qui a récemment annoncé sa démission après 9 ans à la tête du parti / 19h30 / 7 min. / dimanche à 19:30

Ces quelques mois d'écart entre les deux démissions n'empêchent en tout cas pas le Zougois de succéder à Viola Amherd, selon cette dernière. "Chaque parti a aussi une vice-présidence", a déclaré la ministre de la Défense en conférence de presse.

Derrière sa décision de démissionner au printemps, Viola Amherd a affirmé qu'elle n'avait aucune intention d'influencer d'une quelconque manière la succession. Elle a précisé qu'elle avait informé Gerhard Pfister juste avant d'annoncer publiquement sa démission. Quant à savoir si elle avait un souhait pour son ou sa successeure, elle a répondu être "comblée".

Le Centre informe bientôt

Parmi les autres papables cités régulièrement, on retrouve le conseiller national Martin Candinas (GR), président du Conseil national en 2023, ou le conseiller aux Etats Benedikt Würth (SG).

En Suisse romande, le nom de la sénatrice Isabelle Chassot a été évoqué. La Fribourgeoise a présidé la commission d'enquête parlementaire sur la débâcle de Credit Suisse.

>> Revoir son interview dans Mise au Point :

Isabelle Chassot au conseil fédéral ? : «Il me manque l’envie d’avoir envie »
Isabelle Chassot au conseil fédéral ? : «Il me manque l’envie d’avoir envie » / Mise au point / 6 min. / dimanche à 20:10

Le Centre ne va pas tarder à informer concernant le processus interne au parti et au groupe parlementaire pour la succession de Viola Amherd. Une réunion des cadres du parti est prévue lundi prochain, elle sera suivie d'une conférence de presse.

>> Qui prendra la succession la centriste Viola Amherd? Les précisions dans Forum :

Conseil fédéral: qui prendra la succession la centriste Viola Amherd?
Conseil fédéral: qui prendra la succession la centriste Viola Amherd? / Forum / 6 min. / aujourd'hui à 19:00

15h35

Six ans et trois mois au Conseil fédéral, un mandat relativement court pour Viola Amherd

Entrée en fonction le 1er janvier 2019, Viola Amherd, 62 ans, quittera le Conseil fédéral au 31 mars prochain après six ans et trois mois d'exercice. Sa longévité au gouvernement est plutôt courte, comparé aux mandats des autres conseillers fédéraux.

Les deux derniers à démissionner avant la Valaisanne, Alain Berset et Simonetta Sommaruga, ont tous deux passé douze ans au Conseil fédéral. Ueli Maurer a lui quitté le gouvernement après quatorze ans en fonction. Doris Leuthard et Johann Schneider-Ammann sont eux restés ministres durant un peu plus de douze ans, respectivement huit ans.

Carl Schenk, qui s'est retiré en 1895, s'était accroché pendant 32 ans au gouvernement. Adolf Deucher (1912) a siégé 29 ans au Conseil fédéral, Giuseppe Motta (1940) juste un an de moins. Philipp Etter (1959) a été 25 ans conseiller fédéral, ce qui lui a valu le surnom d'Eternel.

A l'autre bout du spectre, le mandat le plus court a été celui de Louis Perrier, mort en 1913 seulement 14 mois après son élection. Evincé en 2007, Christoph Blocher n'a pas dépassé les quatre ans, juste un peu moins que Ruth Metzler, qu'il a remplacée en 2003. Elisabeth Kopp (partie en 1989) et Alphons Egli (1986) ont été ministres durant quatre ans, Rudolf Friedrich (1984) même pas deux ans.

Dans la moyenne en termes d'âge

Elue en décembre 2018, Viola Amherd avait alors 56 ans. C'est un âge dans la moyenne par rapport à ses collègues actuellement au Conseil fédéral. Guy Parmelin et Ignazio Cassis avaient aussi 56 ans au moment de leur élection. Karin Keller-Sutter et Albert Rösti en avaient 55 ans, et Elisabeth Baume-Schneider et Beat Jans 59 ans.

Retiré du gouvernement depuis un peu plus d'un an, Alain Berset était l'un des plus jeunes conseillers fédéraux de l'Histoire. Entré en fonction quelques mois avant son quarantième anniversaire, il avait fait baisser la moyenne d'âge du collège.

Depuis 1945, seule Ruth Metzler a fait mieux: elle avait 34 ans lors de son élection en 1999. La médaille revient à Numa Droz, élu en 1875 à l'âge de 31 ans.

Comme la plupart des conseillers fédéraux et conseillères fédérales ces dernières années, Viola Amherd abandonne son siège avant l'âge de la retraite. Ueli Maurer fait figure d'exception: il a pris sa retraite à 72 ans. Autres exceptions, Hans-Rudolf Merz avait presque 68 ans lorsqu'il est parti et Christoph Blocher 67 ans lorsqu'il a été évincé du gouvernement.

15h30

L'UDC Thomas Aeschi a l'armée dans le viseur après la démission de Viola Amherd

Le conseiller national UDC Thomas Aeschi a déjà l'armée dans le viseur, après la démission de Viola Amherd annoncée mercredi. Son ou sa successeure devra remettre l'armée sur les rails, réagit-il auprès de Keystone-ATS.

La Suisse doit revenir à la neutralité armée et globale qui a préservé le pays des grands malheurs des deux derniers siècles, déclare le Zougois.

Son parti a exigé samedi dernier le retrait de la conseillère fédérale, lui reprochant de fixer de mauvaises priorités pour l'armée. Thomas Aeschi, chef du groupe parlementaire de l'UDC, a précisé qu'il appréciait personnellement Viola Amherd, qu'il définit d'accessible.

Le conseiller national Nicolas Kolly (UDC/FR) a également remercié la conseillère fédérale sur X, "malgré les divergences politiques qui sont normales". "Une vie consacrée à la chose publique mérite le plus grand respect", écrit-il.

>> Relire à ce sujet : L'UDC exige la démission de Viola Amherd, estimant qu'elle gère mal l'armée

15h15

Une rente de près de 240'000 francs pour Viola Amherd

Dès qu'elle aura quitté le Conseil fédéral, Viola Amherd aura droit à une rente annuelle de quelque 239'000 francs. Les pensions des ex-conseillers fédéraux et ex-conseillères fédérales correspondent à la moitié du salaire brut des magistrats en exercice. Seuls les ministres qui se retirent après au moins quatre ans ou pour des raisons de santé ont droit à la rente complète.

L'arrêté fédéral sur les traitements des magistrats prévoit qu'ils ne doivent pas gagner plus à leur retraite que leurs collègues en fonction.

Ainsi, les anciens ministres qui décident d'exercer une activité lucrative ou qui siègent dans des conseils d'administration doivent rétrocéder à la Confédération ce qu'ils gagnent de plus qu'un magistrat en place.

15h00

Le Centre salue "l'immense engagement" de son élue

Le parti de la conseillère fédéral Viola Amherd salue son parcours dans un communiqué diffusé juste après l'annonce de sa démission mercredi. "Le Centre lui exprime ses profonds remerciements pour son immense engagement politique en faveur de la Suisse et de sa population", peut-on lire.

"Fidèle à ses principes, Viola Amherd a représenté la Suisse avec un sens aigu des responsabilités en tant que présidente de la Confédération", écrit le parti. Il salue la rigueur et la détermination de la Valaisanne.

>> Lire aussi : Bürgenstock et fin des négociations avec l'UE, les moments forts de Viola Amherd à la tête de la Confédération

L'organisation de la conférence sur la paix en Ukraine au Bürgenstock, mais aussi son engagement pour renforcer l'armée sont cités parmi les réussites de la conseillère fédérale, à la tête du département de la défense.

>> Lire aussi : La déclaration finale du sommet du Bürgenstock a reçu de nouveaux soutiens

Le Centre, qui veut maintenir son siège au Conseil fédéral, va se réunir pour une séance extraordinaire lundi. "Des personnalités expérimentées" figurent dans les rangs du parti pour candidater, juge-t-il.

>> Revoir le sujet du 19h30 sur le bilan de l'année présidentielle de Viola Amherd :

C’est l’heure du bilan de l'année présidentielle de Viola Amherd, marquée par la conférence du Bürgenstock sur l’Ukraine
C’est l’heure du bilan de l'année présidentielle de Viola Amherd, marquée par la conférence du Bürgenstock sur l’Ukraine / 19h30 / 2 min. / le 27 décembre 2024

14h55

Viola Amherd: "des jalons importants ont été posés"

Après avoir annoncé sa démission, la conseillère fédérale Viola Amherd s'est dite convaincue d'avoir posé quelques jalons importants durant sa fonction. Toutefois, tout n'a pas été parfait et il reste du travail à faire pour son successeur ou sa successeuse.

Devant les médias à Berne, elle a dit qu'elle garderait un bon souvenir de son année présidentielle, qui vient de s'achever. Les objectifs qu'elle s'était fixés pour cette année présidentielle ont été atteints.

>> Lire aussi : Bürgenstock et fin des négociations avec l'UE, les moments forts de Viola Amherd à la tête de la Confédération

Concernant son bilan de fonction, elle a demandé en souriant aux journalistes de faire ce bilan. Elle a cependant souligné plusieurs points positifs dans son Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS).

Et de citer l'augmentation des moyens financiers pour l'armée, la création du Secrétariat d'Etat à la politique de sécurité (SEPOS), la coopération internationale en matière de défense, une étude sur la discrimination et la violence sexualisée au sein de l'armée ou encore un renforcement de l'éthique dans le domaine sportif.

14h50

Les remerciements du PLR

Après l'annonce de la démission de Viola Amherd, le PLR la remercie "pour son engagement au service de la Suisse". Il souligne que "la priorité absolue" de son successeur devra être le réarmement de l'armée.

Dans un communiqué, le PLR rappelle quelques-uns des succès de la centriste: Viola Amherd a réussi à convaincre la population de la nécessité d'acquérir de nouveaux avions de combat. Elle s'est aussi engagée pour la candidature de la Suisse pour l'organisation du championnat d'Europe de football féminin cette année.

Pour le PLR, la priorité absolue du son successeur à la tête du Département de la défense devra être de réarmer l'armée, qui n'est actuellement pas en mesure de se défendre. Pour ce faire, une feuille de route claire est nécessaire.

Le siège du Centre au Conseil fédéral n'est pas contesté, rappelle le PLR. Il attend désormais du Centre qu'il présente un choix de candidatures pour la succession de la Valaisanne.

14h35

"Après plus de 30 ans de politique active, il était temps d'arrêter"

"Après plus de 30 ans de politique active, dont plus de 25 ans dans une fonction exécutive, il est temps de laisser la place à du sang neuf", a indiqué la politicienne du Centre au moment d'annoncer sa démission.

Elle a dit mener des réflexions depuis "un certain temps". Chaque conseiller fédéral prend une telle décision seul et soi-même, a-t-elle assuré, interrogée si son annonce était liée aux pressions de l'UDC appelant à sa démission. Selon elle, une fois que la décision a été prise, celle-ci devait être clairement et rapidement médiatisée, pour éviter des incertitudes.

>> Lire à ce sujet : L'UDC exige la démission de Viola Amherd, estimant qu'elle gère mal l'armée

14h25

Viola Amherd annonce sa démission

La conseillère fédérale Viola Amherd a annoncé mercredi sa démission. La Valaisanne a été élue en décembre 2018, au siège occupé par Doris Leuthard. Elle a été la première femme à diriger le Département de la défense, de la protection de la population et du sport, dès 2019.

L'annonce de la démission intervient quelques semaines après que Viola Amherd a terminé son année présidentielle. La démission du président du parti centriste Gerhard Pfister en début de semaine a relancé les rumeurs sur le départ de la politicienne du Centre de 62 ans, originaire de Brigue-Glis (VS).