Publié

Le Jura ne veut pas d'un "supercanton"

Sigismond Jacquod, Philippe Receveur, Elisabeth Baume-Schneider et Michel Probst ont présenté le rapport.
Sigismond Jacquod, Philippe Receveur, Elisabeth Baume-Schneider et Michel Probst ont présenté le rapport.
Le Gouvernement jurassien est opposé à un grand canton de l'Arc jurassien. Il estime que l'avenir de la région passe d'abord par la Question jurassienne et la création d'un canton formé du Jura et du Jura bernois. Il va négocier avec son homologue bernois la possibilité d'organiser cette consultation populaire.

"Le Gouvernement jurassien n'est pas favorable à l'idée de créer un canton de l'Arc jurassien", a déclaré lundi le ministre Philippe Receveur lors de la présentation du rapport sur la reconstitution de l'unité du Jura. "La priorité, c'est clairement, nettement, la Question jurassienne, qui n'est pas résolue". Pour le Gouvernement jurassien, comme d'ailleurs pour le parlement, le scénario d'un nouveau canton apparaît comme la seule solution à même de régler ce conflit (lire ci-contre).

Le Jura estime que les promoteurs du projet de "supercanton" raisonnent davantage en aménagistes du territoire qu'en termes politiques. "Il n'est pas certain que le Jura tirerait avantage d'une intégration dans un plus grand ensemble", note l'exécutif dans son rapport.

La taille ne fait pas tout

Pour le Gouvernement jurassien, cette taille critique reprochée par certains n'est pas toujours un élément déterminant et les petits ne sont pas toujours vulnérables. Il n'entend donc pas "galvauder" la souveraineté cantonale dans un contexte où la disparition d'un canton romand affaiblirait la position de la Suisse romande.

Cette réorganisation ne tient pas compte du poids de l'histoire, a souligné Philippe Receveur. Cette piste du "supercanton" de l'Arc jurassien a déjà été évoquée au début des années 1990 notamment par l'ancien maire de La Neuveville (BE) Jacques Hirt. L'idée a été récemment relancée par des personnalités jurassiennes.

Evoquant enfin le rôle de la ville de Bienne, le rapport relève que sa participation aux travaux de l'Assemblée interjurassienne (AIJ) n'est pas envisageable même si la cité seelandaise entretient des liens étroits avec le Jura bernois. Bienne n'a en effet jamais été intégrée dans cette problématique car ne faisait pas partie du Jura historique.

ats/bri

Publié

Vers une nouvelle entité cantonale

S'il rejette l'idée d'un supercanton avec Neuchâtel, le Jura réaffirme en revanche la nécessité à ses yeux d'une votation, dans le Jura et le Jura bernois, sur la création d'une nouvelle entité cantonale. "Nous voulons donner la parole au peuple", a déclaré la ministre Elisabeth Baume-Schneider.

"Nous souhaitons un vote dans un délai raisonnable", a ajouté la ministre. Le Conseil du Jura bernois dira en mai 2011 s'il est favorable à un vote. Une recommandation que fera probablement sienne le gouvernement bernois.

Pour le gouvernement, le scénario d'un nouveau canton du Jura apparaît comme la seule solution à même de régler le conflit jurassien. La population, intéressée par un supercanton avec Neuchâtel selon un sondage en février, ne manifeste plus un grand intérêt pour le projet réunissant le Jura et le Jura bernois. Toutefois, les autorités estiment qu'il en ira tout autrement quand les perspectives du vote vont se concrétiser.