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Max Göldi est "fatigué, mais heureux"

"J'ai été pris dans une affaire qui m'est étrangère. Aujourd'hui encore je n'ai pas conscience d'avoir commis une faute", a déclaré Max Göldi aux médias. [KEYSTONE - MARCEL BIERI]
"J'ai été pris dans une affaire qui m'est étrangère. Aujourd'hui encore je n'ai pas conscience d'avoir commis une faute", a déclaré Max Göldi aux médias. - [KEYSTONE - MARCEL BIERI]
De retour en Suisse après avoir été retenu près de deux ans en Libye, Max Göldi a dit lundi sa joie d'être de retour chez lui. "C'est un moment très émouvant pour moi. Je suis fatigué, mais très heureux", a-t-il déclaré à Berne devant la presse, des trémolos dans la voix.

"C'est un moment très émouvant pour moi", a déclaré Max Göldi à Berne. "Pendant 23 mois, ma famille et moi avons vécu dans une grande peur", a-t-il témoigné, estimant qu'il aurait besoin de temps pour retrouver une vie normale. "Cette période laisse des cicatrices (et) il est difficile de dire comment elles vont guérir", a-t-il encore expliqué.

Moritz Göldi, frère aîné de l'ex-otage, a déclaré que le retour de Max est "comme une naissance: c'est une grande joie mais on ne sait pas ce qui viendra. Nous ne savons pas ce qui nous attend".

Pas de responsabilité

Max Göldi a souligné avoir été victime d'un conflit dont il n'était pas responsable. "J'ai été pris dans une affaire qui m'est étrangère. Aujourd'hui encore je n'ai pas conscience d'avoir commis une faute", a-t-il ajouté.

L'ingénieur d'ABB a remercié tous ceux qui se sont engagés pour sa libération, sans oublier son employeur, avant de brièvement rappeler quelques étapes clé de sa détention en Libye, dont les négociations en marge du WEF de Davos avec Saif Kadhafi, un des fils du colonel Kadhafi, ainsi que les visites en mai 2009 de Micheline Calmy-Rey et celle de Hans-Rudolf Merz en août 2009.

Max Göldi n'a pas souhaité faire de commentaires sur les aspects politiques. Il a simplement affirmé être convaincu qu'il n'a pas commis d'erreur et que son entreprise non plus. Il n'a pas dit ce qu'il pensait de la responsabilité de Genève ou de la publication des photos d'identité judiciaire d'Hannibal Kadhafi.

A son tour, Max Göldi donne une conférence de presse à  Berne. La rencontre a lieu à à l'hôtel Bellevue. Son frère Moritz est à ses côtés.
A son tour, Max Göldi donne une conférence de presse à Berne. La rencontre a lieu à à l'hôtel Bellevue. Son frère Moritz est à ses côtés.

Peu de précisions non plus concernant la décision de quitter l'ambassade Suisse à Tripoli pour se mettre à disposition des autorités libyennes à la fin février dernier, dont Micheline Calmy-Rey lui a expliqué les implications. Selon Max Göldi, il s'agissait d'apporter une contribution en vue d'une solution à la crise.

"J'ai bu du vin"

 "J'ai dormi. J'ai bu du vin et j'ai dormi", a déclaré Max Göldi à propos de la première chose qu'il a faite à son retour en Suisse. Il s'est dit aussi étonné de la présence des nombreux photographes à l'aéroport de Zurich à son arrivée.

Concernant ces quatre derniers mois, une correspondance par lettre a été possible entre l'otage et sa famille. De même, deux employés de l'ambassade de Suisse à Tripoli donnaient très régulièrement des nouvelles de l'otage à sa famille, a précisé son frère Moritz.

Incertitude pesante

Le plus dur, pour lui, durant toutes ces journées, a été l'incertitude, de ne pas avoir d'informations, et de ne pas savoir ce qui se passe. "On se demande ce qu'on nous veut, combien de temps cela va durer, ce que font les autorités". Les moments les plus difficiles ont été les dix premiers jours, sans aucun contact, ainsi que les 53 jours de séquestration.

Sur ses conditions de détention dans un lieu secret, pendant près de deux mois dès septembre 2009, Max Göldi a déclaré: "Je vivais dans une petite pièce dans une maison. Les fenêtres étaient assombries. J'avais des livres à disposition mais pas de moyens de communication". Il n'avait pas de contact avec ses gardiens ni avec les autorités libyennes. Il écrivait des lettres qui n'étaient pas transmises.

agences/lan

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