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Mort de Bochuz: directive "fantôme" en cause?

La cause du drame est liée au délai d'intervention du DARD. [dominic favre]
La cause du drame est liée au délai d'intervention du DARD. - [dominic favre]
Le détenu de la prison vaudoise de Bochuz, qui a mis le feu à son matelas le 11 mars 2010, est peut-être mort parce que le personnel de la prison a respecté une directive... fantôme! C'est une information du bureau vaudois de la RSR.

Selon un rapport confidentiel de la direction de l'établissement, la procédure qui veut que le DARD (forces spéciales vaudoises) soit le seul à pouvoir intervenir de nuit - procédure qui a été appliquée le jour du drame - relève en fait de la pure tradition orale.

"Il faut relever l'existence d'une pratique orale et de tradition de faire systématiquement appel au DARD lors d'une intervention de nuit. Il n'y a cependant pas de base légale ni directives internes obligeant ce choix": cette phrase est l'une des conclusions de ce rapport daté du 22 avril et rédigé par le directeur des établissements de la plaine de l'Orbe (EPO).

Pourtant, depuis le début de l'affaire du prisonnier de Bochuz mort asphyxié dans sa cellule après avoir mis le feu à son matelas, il a été dit à la presse que le personnel a respecté à la lettre une directive qui veut que seul le DARD intervienne pour un certain nombre de prisonniers jugés violents. Le délai d'intervention du groupe - 50 minutes - est précisément au coeur de toute l'affaire, sans parler du délai qu'il a fallu pour avertir ces forces spéciales.

Il existe bien une directive qui veut que certains prisonniers jugés violents soient pris en charge par le DARD, mais seulement pour transférer ces détenus à l'extérieur de la prison. A plusieurs reprises, le rapport du directeur des EPO est clair sur ce point: cette directive ne concerne pas les interventions de nuit.

On peut donc se poser la question: le détenu de Bochuz est-il mort parce que l'on a respecté une procédure fantôme?

RSR/Laurent Caspary/oa

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Bref rappel des faits

Le décès du détenu, incarcéré dans le quartier de haute sécurité de Bochuz, a suscité la polémique au sein de la classe politique vaudoise suite à la publication par la presse des échanges téléphoniques entre la prison et la police. Ces derniers ont montré que les intervenants ont tardé à intervenir et qu'ils ont tenu des propos injurieux à l'égard du prisonnier.

L'homme avait bouté le feu à son matelas, suite à un différend avec les gardiens. Il est mort asphyxié dans sa cellule.

Agé de 30 ans, il était incarcéré depuis l'âge de 18 ans.