Le rapport de sécurité soumis au Parlement
Le Parlement peut désormais se pencher sur le rapport de politique de sécurité. Le Conseil fédéral lui a soumis jeudi sa copie, légèrement modifiée au vu des auditions menée entre mi-avril et mi-mai. Quant à la décision pour l'achat des nouveaux avions de combat, elle tombera à l'automne.
Le rapport ne prévoit pas de révolution, mais l'élaboration du document n'a pas été aisée. Ueli Maurer avait été appelé par ses collègues à revoir sa copie. "Les positions restent extrêmes mais un consensus a été trouvé", a déclaré le ministre de la Défense devant la presse. Tous les départements ont participé à l'élaboration du texte. Celui-ci a été transmis au Parlement.
Les Chambres fédérales devraient débattre longuement du texte, mais ne pourront finalement qu'en prendre acte ou non. Dans ce document, le Conseil fédéral affirme vouloir poursuivre la stratégie menée jusqu'ici en matière de politique de sécurité. Contrairement à celui de 2000, le nouveau rapport ne vise plus à poser les bases d'une réforme mais à donner des impulsions à une armée en pleine mutation.
Attaque militaire improbable
Concernant les engagements à l'étranger, il prévoit de se focaliser sur certains domaines: transport aérien, prestations logistiques, transport terrestre ou affaires sanitaires et renseignement. Côté défense nationale, une attaque militaire est toujours donnée comme improbable actuellement mais pas totalement exclue à long terme. L'armée doit donc conserver les capacités nécessaires pour rebondir le cas échéant.
Le recentrage sur les interventions subsidiaires en faveur des autorités civiles est quant à lui réaffirmé. Le rapport traite désormais aussi de la politique de sécurité des cantons et des communes. Leur collaboration avec la Confédération devrait être renforcée par la mise sur pied d'un réseau national de sécurité, un mécanisme de consultation et de coordination.
Rapport sur l'armée attendu
Le rapport sur la sécurité pose les jalons pour le rapport spécifique sur l'armée, dont la version définitive ne sera connue qu'après les vacances d'été. Ce document doit préciser le mandat de l'armée, notamment quand, comment, dans quelles conditions et avec quels moyens elle peut être engagée. Il devra aussi établir une liste des lacunes constatées, a précisé le conseiller fédéral.
L'idée maîtresse est une spécialisation plus avancée des militaires. Un raccourcissement de la durée de formation n'est pas exclu. Plusieurs modèles concernant les coûts ont été élaborés. Mais le plus important est de définir d'abord les tâches de l'armée et de s'assurer ensuite qu'elle les assume au plus bas coût possible, a dit Ueli Maurer se refusant à tout pronostic financier. Son département travaille désormais sur les détails de ce rapport, qui ne sera pas publié avant l'automne.
ats/dk
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Jets de combat: tout reste ouvert
En ce qui concerne l'achat des avions de combat, plusieurs variantes ont été étudiées et toutes les options restent ouvertes, "du renoncement pur et simple à l'achat d'une centaine d'avions", a déclaré le ministre de la défense Ueli Maurer.
Pour lui, le manque de moyens financiers reste le noeud du problème. La problématique est toujours la même, a dit le conseiller fédéral. Selon Ueli Maurer, l'armée a besoin de nouveaux avions pour remplacer les vieux Tiger, mais un tel achat est trop cher pour être couvert par le budget ordinaire.
L'achat de nouveaux avions de combat (Rafale, Gripen ou Eurofighter) a déjà fait couler beaucoup d'encre. Ueli Maurer souhaite le reporter, mais le Conseil fédéral n'a pour l'instant pas cédé à sa demande.
Plusieurs inconnues entourent ce dossier. L'argent nécessaire tout d'abord. Devisé au départ à 2,2 milliards de francs, l'achat de 22 nouveaux appareils devrait finalement coûter entre 3,5 et 5 milliards de francs. Le nombre d'avions ensuite: de 33 engins au départ, on est passé à 22, et on évoque désormais des variantes à 8 ou 12 jets.