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Le siège de Frédéric Hainard de plus en plus bancal

Frédéric Hainard est toujours plus sur la sellette
La pression s'accentue de plus en plus sur celui que l'on a surnommé le "shérif".
Nouveau rebondissement dans l'affaire Frédéric Hainard à Neuchâtel. Un échange de courriers électroniques prouve que le ministre de l'Economie a tenté de favoriser sa maîtresse lors de son engagement dans l'administration cantonale, révèle Le Temps. Le Conseil d'Etat neuchâtelois a confirmé vendredi l'existence de ces courriels.

Le siège de Frédéric Hainard semble de plus en plus bancal. Au mois d'octobre 2009, dans un courrier électronique, Frédéric Hainard (PLR), révèle Le Temps, a explicitement demandé au Service des ressources humaines de l'Etat (SRH) que sa maîtresse bénéficie d'une classe de traitement plus élevée que prévu. Une demande refusée par le SRH, qui ajoute que la personne en question a déjà bénéficié d'un traitement de faveur lors de son engagement puisqu'elle ne possédait pas les qualifications requises.

Le quotidien n'a pas réussi à atteindre le conseiller d'Etat pour qu'il réagisse à ces nouvelles révélations. Le magistrat a toujours nié tout favoritisme dans le cadre du recrutement de son amie. Les faits sont toutefois connus du Conseil d'Etat, indique son président Claude Nicati. Le gouvernement a transmis les documents à la Commission d'enquête parlementaire (CEP) en charge de l'affaire, précise le ministre libéral-radical.

Rapport intermédiaire attendu

Ces nouvelles pièces portées à l'accusation de Frédéric Hainard accentuent la pression sur celui que l'on a surnommé le "shérif". Les choses pourraient d'ailleurs se précipiter ces prochaines semaines. En effet, selon le président de la CEP, le Vert Patrick Erard, la commission, pour gagner du temps, concentre désormais ses investigations sur la seule question de l'engagement controversé de l'amie de Frédéric Hainard au Service de surveillance et des relations du travail (SSRT).

La CEP, qui dispose de six mois pour terminer son travail, va rendre un rapport intermédiaire "dans un délai assez bref", précise Patrick Erard. Si les faits étaient confirmés par la commission d'enquête, la crédibilité de Frédéric Hainard, toujours soutenu au sein du Conseil d'Etat par son collègue de parti Philippe Gnaegi et par la socialiste Gisèle Ory, serait gravement atteinte.

Démission demandée

Dans un communiqué, le PS a demandé la "démission immédiate" de Frédéric Hainard. "Il en va de la crédibilité de nos institutions dans une période difficile", écrit-il. Le parti reproche aussi à Frédéric Hainard de "construire sa défense sur le mensonge". Le 27 mai dernier, l'UDC avait demandé "la démission en bloc" des cinq membres du Conseil d'Etat, accusés de desservir les intérêts du canton.

Les Verts neuchâtelois exigent eux aussi le départ du conseiller d'Etat. Et du côté de l'UDC, le président de la section cantonale Yvan Perrin n'a pas hésité à demander une démission en bloc du gouvernement, en raison de son incapacité à gérer cette affaire.

Dans les colonnes du Temps, la présidente du PLR, Violaine Blétry-de Montmollin, affirme quant à elle que "le parti prendra ses responsabilités" après la publication du rapport de la CEP si celui-ci confirme l'existence de l'échange d'emails. La conférence de presse du Conseil d'Etat, convoquée vendredi à 13h00, pourrait être explosive.

dk

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Le Conseil d'Etat était informé

Le gouvernement neuchâtelois a confirmé vendredi l'existence d'un échange de courriels compromettant pour le conseiller d'Etat Frédéric Hainard. Les messages électroniques portent bien sur la classe de salaire de la maîtresse de ce dernier.

Le Conseil d'Etat a confirmé ainsi les révélations du Temps. Le président du gouvernement, Claude Nicati, a lu une déclaration à ce sujet lors d'une conférence de presse organisée à l'impromptu en début d'après-midi. Le conseiller d'Etat s'est refusé à toute autre déclaration.

Les actes reprochés à Frédéric Hainard dans le cadre de ses fonctions au gouvernement sont soumis à l'examen d'une Commission d'enquête parlementaire (CEP). Celle-ci a été nommée par le Grand Conseil le 25 mai dernier.

Selon la déclaration lue par Claude Nicati, le Conseil d'Etat a eu connaissance des courriels compromettants "avant la création de la CEP". Ceux-ci ont fait l'objet d'une discussion au sein du collège gouvernemental. Les documents ont été transmis à la CEP "dans les jours qui ont suivi sa création par le Grand Conseil".

Frédéric Hainard reste muet

Frédéric Hainard s'est refusé à tout commentaire sur le développement de son affaire. Contacté par l'ATS, il a fait répondre par son secrétariat qu'il réservait ses remarques à la Commission d'enquête parlementaire exclusivement.