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La protection des données à l'épreuve d'Internet

Hanspeter Thür veut faire la lumière sur l'affaire des données collectées "par erreur" par Google.
Hanspeter Thür veut faire la lumière sur l'affaire des données collectées "par erreur" par Google.
Le préposé fédéral à la protection des données s'inquiète d'une possible fin de la sphère privée. L'exploitation des données de millions d'utilisateurs de Facebook, Google et autre Twitter est une "véritable manne pour les géants de la Toile", selon Hanspeter Thür.

Le préposé fédéral à la protection des données exige un durcissement de la loi. Le législateur doit savoir que toutes les offres Internet ont pour objectif premier de rassembler un maximum de données personnelles, afin de générer des recettes publicitaires, a noté Hanspeter Thür lundi devant la presse en présentant son rapport d'activités annuel.

Dans l'optique d'une protection de la personnalité bien pensée, les fournisseurs devraient être tenus de choisir la technologie et les fonctions qui garantissent au mieux la sphère privée, estime Hanspeter Thür. L'usager qui ne veut pas de cette protection serait libre d'y renoncer, mais devrait faire lui-même la démarche, d'après lui.

La loi doit ainsi être révisée, a exigé le préposé fédéral. Le Conseil fédéral attend un rapport d'experts pour la fin de l'année, a-t-il indiqué. Mais les réglementations nationales ne suffiront pas à résoudre le problème, des mesures à l'échelon international s'imposent également, a-t-il toutefois relativisé.

L'école aussi concernée

Les utilisateurs devraient quant à eux être conscients de la valeur des informations personnelles qu'ils communiquent. "Il est illusoire de croire que les services sur internet sont gratuits; on les paie en fournissant des données personnelles", selon Hanspeter Thür. La responsabilité individuelle implique de lire aussi ce qui est imprimé en tous petits caractères et de s'assurer des informations qu'on veut vraiment communiquer, en sachant qu'elles permettent d'établir des profils de la personnalité très détaillés.

Les médias et les écoles sont aussi concernés, d'après le préposé fédéral. L'école a pour mission de donner aux enfants et aux jeunes une base suffisamment solide pour qu'ils prennent conscience de la valeur de la sphère privée. Il ne s'agit pas de fustiger les réseaux sociaux mais de montrer les risques. Les services du préposé ont d'ailleurs mis au point un outil de formation permettant aux enseignants et les parents d'assimiler les bases de la protection des données.

ats/dk

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