"Son activité au sein de la FSCI durant un quart de siècle, son engagement courageux pour les besoins de la communauté juive et en faveur du dialogue interreligieux resteront présents dans nos mémoires", écrit l'organisation. "Son attitude était empreinte de modestie, d'optimisme, de respect, d'ouverture d'esprit et de gentillesse. Il restera pour nous tous un exemple", ajoute la FSCI.
Alfred Donath est décédé de manière inattendue, a indiqué Herbert Winter, président de la FSCI. Selon la coutume juive, il devrait être enterré mardi déjà. Sur son site, la FSCI indique que l’enterrement aura lieu mardi à 19h au Cimetière israélite de Veyrier (Genève). Aucune autre information sur le décès d’Alfred Donath n'était disponible mardi après-midi.
En fin de journée, le Congrès juif mondial a rendu hommage au défunt. Dans un communiqué publié à New York et Bruxelles, son président Ronald S. Lauder a notamment salué en lui une grande figure de la communauté juive suisse. "Il a cherché à calmer les divergences et laisse un grand héritage, notamment dans le domaine du dialogue interreligieux".
ats/mej
Un homme ouvert au dialogue
Alfred Donath, spécialiste de médecine nucléaire, a vécu dans son rôle de président de la FSCI la dernière phase de l'affaire des fonds juifs en déshérence. Il était devenu ami avec le professeur Jean-François Bergier, décédé en octobre 2009, qui avait été chargé de faire la lumière sur l'attitude de la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale.
Fils de rabbin, né en 1932 à Yverdon-les-Bains (VD), Alfred Donath a étudié la médecine aux Etats-Unis, puis a exercé à Berne et à Paris, d'abord comme pédiatre, puis dans le domaine de la médecine nucléaire. Parallèlement, il a mené une carrière académique à l'Université de Genève, dont il a été vice-recteur. Sa réputation d'autorité dans le domaine de la radioactivité lui a valu de nombreux mandats. Il a notamment été vice-président de la Commission fédérale de surveillance de la radioactivité.
Longtemps président de la Communauté juive de Genève, Alfred Donath a été élu en 1989 au comité central de la FSCI. Il a été durant quatre ans vice-président de cette fédération avant d'être élu à la présidence en 2000, succédant à Rolf Bloch. Il s'est en particulier occupé des questions relatives à l'identité juive et à la jeunesse.
Il avait une réputation de tolérance religieuse et d'ouverture au dialogue. Joueur passionné de tennis et d'échecs -il a été vice-champion suisse d'échecs- Alfred Donath soutenait les efforts de paix dans le conflit du Proche-Orient. En 2002, il a toutefois critiqué l'attitude du Département fédéral des affaires étrangères, à ses yeux trop critique envers Israël et trop favorable à la cause palestinienne.
Dans la vive polémique sur des irrégularités financières présumées au sein du Congrès juif mondial (CJM), Alfred Donath avait demandé en 2004 un examen des comptes suisses du CJM et de son bureau de Genève. Ce qui lui avait valu de virulentes critiques de la part du secrétaire général Israel Singer. Finalement, une enquête avait effectivement révélé des irrégularités. Israel Singer avait dû quitter son poste en 2007.