Kurt Koch remplacera le cardinal allemand Walter Kasper, qui va prendre sa retraite.
Le Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens est l'un des plus importants des onze conseils pontificaux, que l'ont pourrait comparer en Suisse à un office fédéral, a expliqué un porte-parole de la Conférence suisse des évêques (CES).
Bientôt cardinal?
Ces organes directement soumis à l'autorité du pape sont habituellement présidés par un cardinal. Il ne serait pas surprenant que l'évêque Kurt Koch soit "créé cardinal" - selon l'expression consacrée - lors du prochain consistoire convoqué par le pape. La Suisse compte actuellement trois "princes de l'Eglise": le Valaisan Henri Schwery, le Genevois Georges-Marie Cottier et le Tessinois Gilberto Agustoni.
Né le 15 mars 1950 à Emmenbrücke (LU), Kurt Koch étudie la théologie catholique à Lucerne et Munich. Il est ordonné prêtre en juin 1982. Ce docteur en théologie a été doyen de la Faculté de théologie et recteur de la Haute école de Lucerne avant d'être nommé évêque de Bâle en août 1995 par le pape Jean-Paul II. Il exerce durant neuf ans la charge de vice-président de la CES, avant d'en occuper le fauteuil présidentiel entre 2007 et 2009.
Membre du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens depuis 2002, il accédera donc à sa présidence dès le 1er juillet. Le poste d'évêque de Bâle sera donc vacant. En attendant la nomination d'un successeur, Kurt Koch, qui a été nommé par décret administrateur apostolique de l'évêché, en assumera la responsabilité en parallèle avec ses nouvelles activités à Rome.
Célibat des prêtres
Cet avocat du dialogue oecuménique est l'auteur de près de 70 écrits ou entretiens. Il y expose ses réflexions par exemple sur le sida, l'avenir de l'Eglise, le miracle de Noël, sa mission d'évêque, la solidarité ou le célibat des prêtres.
Interrogé sur ce dernier thème en 2006, Kurt Koch disait être "convaincu" qu'il "n'est pas absolument nécessaire, mais reste adéquat pour exercer ce ministère". Selon lui, les discussions permanentes sur cette question ne sont guère favorables pour susciter des vocations.
Outre-Sarine, il a fait les gros titres de la presse pour le conflit qui l'a opposé durant quelques années à Franz Sabo, curé de Röschenz (BL). En 2003 ce dernier avait critiqué l'évêque notamment dans le quotidien Basler Zeitung.
En 2005, l'affaire prend une dimension nouvelle. L'évêque retire sa mission canonique au curé pour avoir notamment attaqué en chaire la hiérarchie catholique. Malgré tout, le curé continue de célébrer la messe et d'administrer les sacrements. Une conciliation intervient cependant entre les deux hommes durant l'été 2008.
Polémique avec les protestants
En tant que président de la CES, Kurt Koch a dû gérer une polémique avec les réformés suisses. En 2007, le Vatican réaffirme que l'Eglise catholique est "l'unique Eglise du Christ" et en conclut que les protestants ne sont pas membres de véritables "Eglises".
L'évêque de Bâle ne remet pas en cause le contenu du document du Saint-Siège. Il tente toutefois d'en modérer les conséquences sur le plan de l'oecuménisme. Le prélat estime que pour le Vatican, ni les catholiques ni les protestants ou autres orthodoxes ne sont à même de "reconnaître pleinement les doctrines réciproques sur l'Eglise". Ce qui signifie que "nous pouvons poursuivre sur le chemin de l'oecuménisme et encourager le dialogue sur ces visions théologiquement très différentes à propos de l'Eglise."
ats/cer
Qu'est-ce que le Conseil pontifical?
Le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens fonctionne depuis 22 ans dans sa forme actuelle.
Il émane d'une structure créée en 1960: le Secrétariat pour la promotion de l'unité des chrétiens.
Cet organe s'efforce de développer le dialogue avec les autres Églises et Communions mondiales.
Ce sont par exemple l'Eglise orthodoxe, la Communion anglicane, l'Alliance réformée mondiale, l'Alliance baptiste mondiale et des responsables des Eglises pentecôtistes.
Ce conseil pontifical collabore aussi avec le Conseil oecuménique des Eglises dont le siège est à Genève.