La proposition de l'Union démocratique du centre (UDC) a rejoint ainsi la pile des motions en attente de traitement devant le Grand Conseil.
"Urgent de calmer le débat"
Les représentants des autres groupes parlementaires ont reproché à l'UDC son approche populiste de la crise suscitée par l'affaire Hainard. Au nom du Parti libéral-radical (PLR), le député Yvan Botteron a déclaré qu'il n'était pas opposé à la création d'une loi rendant possible la destitution d'un conseiller d'Etat. S'agissant du traitement en urgence de la proposition de l'UDC, il a rétorqué qu'il était surtout "urgent de calmer le débat".
Pour le Parti socialiste (PS), la clause d'urgence relève de l'effet de manche. Son adoption ne va pas accélérer la mise en oeuvre d'une loi de destitution, a déclaré Christian Mermet. Des députés se sont déjà attelés à la tâche de formuler un projet législatif dans les meilleurs délais, à l'horizon 2012. Au nom de son groupe POPVertsSol, le député Patrick Erard a fait siens les arguments du PLR et du PS.
Redorer l'image du canton
Le représentant de l'UDC Raymond Clottu a rejeté l'intention populiste prêtée à son parti. "Il y a urgence par rapport à l'image de notre canton et notre responsabilité de députés", a-t-il déclaré.
Président du gouvernement, le conseiller d'Etat Claude Nicati s'est également opposé à la clause d'urgence. La possibilité de destitution d'un conseiller d'Etat exige une modification de la constitution, a-t-il dit. Une démarche aussi conséquente "ne se décide pas dans l'urgence", a-t-il ajouté.
ats/cer
Frédéric Hainard grand absent du débat
Lors du débat mené en l'absence de Frédéric Hainard, les députés en sont restés aux généralités.
Ils se sont abstenus de toute allusion directe à l'affaire Hainard, alors qu'une commission d'enquête parlementaire (CEP) est chargée de faire la lumière sur les abus de pouvoir reprochés au conseiller d'Etat.
Ce dernier a été interrogé samedi dernier par la CEP sur les circonstances du recrutement de sa maîtresse dans un service de l'Etat.
Ce volet de l'affaire a déjà incité le Parti socialiste (PS) et les Verts à demander la démission du conseiller d'Etat.
Le Parti libéral-radical (PLR) continue de soutenir son élu, dans l'attente des conclusions de la CEP.
En outre, l'affaire Hainard a conduit l'UDC à exiger "la démission en bloc du gouvernement". Selon ce parti, la désunion entre les cinq membres de l'exécutif empêche ceux-ci de gouverner.