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Fiches: les polices cantonales récoltent des données

Les polices cantonales participent à la collecte de données pour la Confédération. [Dominic Favre]
Les polices cantonales participent à la collecte de données pour la Confédération. - [Dominic Favre]
Les 300'000 fiches enregistrées ces dernières années dans le système ISIS des services secrets suisses font de plus en plus penser au scandale des fiches de la fin des années 80. Les polices cantonales continuent de fournir des informations au Service d'analyse et de prévention de la Confédération, révèle ce jeudi la RSR.

La police cantonale vaudoise confirme: en son sein, c'est la division des Renseignements généraux qui se chargent de la collecte de données. Cette demi-dizaine d'hommes se consacre à la sécurité de l'Etat et collabore étroitement avec la Confédération. C'est d'ailleurs Berne qui finance ces postes, disposant ainsi d'un réseau d'informateurs sur le terrain, plus proches des réalités locales.

Le porte-parole de la police vaudoise, Jean-Christophe Sauterel, est formel: ces pratiques sont étendues à tous les cantons, et ne se limitent pas seulement au canton de Vaud. En Valais, la RSR a obtenu la confirmation qu'il y a deux officiers de liaison. Sur demande de la Confédération, ces derniers fournissent des informations à Berne. La police cantonale n'en garderait aucune trace, car la gestion de toutes ces données est l'affaire des services de renseignement fédéraux.

Patate chaude

C'est le point clé de l'argumentaire de nos interlocuteurs dans les cantons: ils renvoient à la Confédération la responsabilité des fiches non pertinentes, dénoncées mercredi dernier à Berne par les commissions de gestion. Il est vrai qu'il est du ressort des services fédéraux de vérifier la pertinence des renseignements, de demander à les réactualiser, voire de les effacer des fichiers.

Reste un point à éclaircir: 80’000 entrées, dans le système ISIS, concernent des personnes affiliées de près ou de loin à des gens déjà fichés. Cela s'est produit parfois complètement à tort, pour des gens qui ne représentent aucune menace concrète pour la sécurité de l'Etat. Il n'est pas impossible, dans ce cas, que les cantons aient aussi fourni leur lot de fiches.

RSR /Patrick Le Fort

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Tous fichés?

Pas besoin d'être un dangereux terroriste pour figurer dans le système d'information relatif à la protection de l'Etat (ISIS). Presque tout un chacun peut s'y retrouver. En sélectionnant au hasard un certain nombre de cas, la Délégation des commissions de gestion a mis le doigt sur des données enregistrées sans droit.
Ainsi, les services de la protection de l'Etat de Bâle-Ville ont rédigé un rapport à la demande des services de renseignements d'un pays voisin sur des personnes ayant eu contact avec une femme engagée en faveur des pays en voie de développement. Celle-ci a aussi participé à des manifestations, sans toutefois jamais se mettre hors-la-loi, selon la délégation parlementaire.